Les monnaies asiatiques font de l'ombre au dollar

La dynamique de la croissance mondiale a redonné le goût du risque aux investisseurs toujours en quête de rendements élevés. Et à mesure que montent les taux en Asie, leur engouement pour les monnaies de la région se renforce, au détriment d'un dollar qui ne rapporte rien. C'est ainsi que l'on retrouve nombre d'entre elles à leurs plus hauts niveaux depuis la crise asiatique amorcée à la mi-1997, même si la séance de mercredi a été marquée par des prises de bénéfices. Parmi les plus en pointe figurent le dollar de Taïwan et le ringgit de Malaisie, tandis que le won sud-coréen se négocie à ses meilleurs cours depuis la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008. Mercredi, à la réouverture du marché après les fêtes du nouvel an lunaire, c'est le yuan chinois qui a retenu l'attention. La Banque populaire de Chine a établi le cours de sa monnaie, lors de son fixage quotidien, à son plus haut niveau depuis la (première) rupture du lien fixe avec le dollar en juillet 2005, à 6,5850, au lendemain de l'annonce de la troisième hausse de ses taux directeurs en quatre mois. Jusqu'à présent très interventionnistes sur leurs monnaies pour protéger leur compétitivité en les empêchant de trop fortement s'apprécier, les pays d'Asie découvrent les vertus anti-inflationnistes de monnaies fortes et semblent désormais prêts à laisser jouer plus librement les forces du marché. Mais à contrecoeur pour la Chine.Persistance du chômageCette nouvelle donne fait de l'ombre au dollar. Après un robuste rebond face à l'euro au cours des séances qui ont suivi la réunion de la BCE jeudi dernier, qui a tué dans l'oeuf les anticipations de hausse des taux, le dollar a recommencé à dériver dès mardi. Après que le dollar avait fait une incursion jusqu'à 1,3510 pour un euro, la monnaie unique a rebondi mercredi au-dessus de 1,37. Lors de son audition par la Chambre des Représentants, Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, n'a pas laissé place à une interruption, avant la fin, du programme de rachats d'obligations souveraines par son institution portant sur 600 milliards de dollars. Il a estimé que le chômage allait « probablement rester élevé un certain temps » encore dans le pays, ne tempérant que très légèrement son pronostic après le recul du taux de chômage annoncé vendredi. La Fed devrait donc continuer à faire fonctionner la planche à billets jusqu'à fin juin, avec toutes les conséquences que cela implique pour la monnaie qu'elle imprime. Isabelle Croizard
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