Record d'absentéisme chez les éboueurs parisiens

Par latribune.fr  |   |  348  mots
Si selon un sondage récent, une majorité des Parisiens approuvent l'action de leur maire, plus d'un habitant sur deux de la capitale se dit mécontent de la propreté. Un rapport de la chambre régionale des comptes, que s'est procuré « La Tribune », contient sans doute une partie de l'explication. Transmis en décembre à Bertrand Delanoë, ce document pointe du doigt les carences de la gestion des déchets ménagers dans la capitale depuis 2004. Il met en cause l'action d'un service phare de la ville, la direction de la propreté et de l'eau (8.366 personnes en 2007). Dans ce document - toujours pas rendu public, la mairie de Paris ayant soulevé un vice de procédure -, les magistrats de la Cour critiquent les écarts considérables de productivité entre les éboueurs de prestataires privés et ceux de la régie municipale, les premiers récoltant en moyenne 570 tonnes par an et par agent, soit deux fois plus que les seconds (284 tonnes). La Ville avait pourtant signé en 2003 un contrat dit « gagnant-gagnant » destiné à revaloriser les statuts et les salaires de son personnel de la propreté, en contrepartie d'un objectif de réduction d'absentéisme. Si les revalorisations ont bien eu lieu, la Cour des comptes regrette que le taux d'absence des éboueurs (« le plus élevé de toute l'administration parisienne »), n'ait cessé de progresser (12,65 % en 2008). Il faut compter « un délai moyen de 592 jours entre la saisine du conseil de discipline, en cas de faute, et le prononcé de la sanction », calcule la Cour, délai qui donne « un sentiment d'impunité aux agents ». Autre critique, le manque de clarté des documents comptables pour déterminer le coût de la collecte d'ordures ménagères. Les magistrats parviennent, eux, à un coût réel de 271,3 millions d'euros en 2008. Soit un montant inférieur de 95 millions d'euros au produit de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (366,3 millions en 2008). Or, selon le code général des collectivités locales, le produit de cette taxe ne doit être supérieur au coût du service. Éric Chol