Les monnaies et valeurs refuges traditionnelles entrent en carême

Les monnaies refuges ne sont plus ce qu'elles étaient. La première d'entre elles en temps de crise, le dollar, ne fait plus recette. Son indice pondéré vis-à-vis des monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis évolue sur ses plus bas niveaux depuis mi 2008, même s'il a regagné un peu de terrain par rapport à l'euro, qui s'était hissé lundi dernier à plus de 1,40, au plus haut depuis quatre mois. Ses rendements voisins de zéro, associés au gouffre budgétaire qui se creuse outre-Atlantique, font fuir les investisseurs. Le yen, monnaie d'un pays qui est l'un des principaux pourvoyeurs de capitaux de la planète, avait un moment pris le relais, se propulsant même à son cours le plus élevé face au dollar depuis quinze ans, à 80,20. Mais c'était en novembre et, depuis, il n'est plus sous les feux de la rampe et navigue entre 82 et 83 pour un dollar. La dette publique du Japon, qui flirte avec les 200 % du PIB, et son abyssal déficit public agissent comme des répulsifs. Certes, le franc suisse, chouchou du marché des changes dans un lointain passé, a eu son heure de gloire. Mais après avoir pulvérisé des records de vigueur face à l'euro, en décembre à 1,24, et au dollar la semaine dernière, à 0,92, il fait désormais du surplace. Comme la couronne suédoise, monnaie du pays de la vertu économique, qui, elle aussi, a battu des records absolus. Comme un aimantMême les monnaies matières premières ne parviennent pas à reprendre l'ascendant en cette phase d'explosion des prix du pétrole et des denrées agricoles. Tout au plus le dollar canadien, la monnaie du pays qui produit les matières premières les plus demandées au monde telles que le brut, l'or et l'aluminium, est-il monté mercredi à son plus haut niveau depuis trois ans face à son grand frère des États-Unis. Mais cette poussée est d'une portée limitée, puisqu'il s'est contenté d'une incursion jusqu'à 1,0330 dollar des États-Unis, alors qu'il oscille autour de la parité depuis des mois.Ce vide sidéral aurait pu être comblé par les obligations souveraines des grands pays notés triple A, les actifs les plus liquides du monde, bénéficiant de la garantie des États et qui ont joué un rôle de valeur refuge de premier plan au début de la crise financière, à commencer par les bons du Trésor américains. Il n'en est plus rien depuis l'éclatement de la crise de la dette souveraine de la zone euro et la résurgence de l'inflation, l'ennemi public numéro un du marché obligataire.Reste un actif monétaire, car il en fallait un, qui continue à briller de tous ses feux : l'or, dont regorgent les coffres des banques centrales, attire les investisseurs comme un aimant, malgré les multiples tentatives de démonétisation dont il a fait l'objet.
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