L'année 2010 a été « assez moyenne en recrutement » concède Maxime Lombardini, le directeur général d'Iliad, la maison-mère de Free. Au quatrième trimestre, le fournisseur d'accès à Internet n'a conquis que 30.000 abonnés, contre 154.000 pour Bouygues Telecom, 121.000 pour Orange et 114.000 pour SFR, tandis que l'autre FAI du groupe, Alice, en a encore perdu 24.000. Sur l'année, le numéro trois français de l'ADSL n'a séduit que 191.000 nouveaux clients, un niveau inférieur aux attentes et mal accueilli à la Bourse de Paris mercredi (? 4,04 % à 82 euros). Iliad a privilégié sa rentabilité, sa marge brute opérationnelle, une des plus élevées du secteur en Europe, a atteint un niveau record, 39,2 %, « une exception » à l'heure où celle de ses concurrents se dégrade. « Nous entrons dans un nouveau cycle », promet toutefois Thomas Reynaud, le directeur financier. En effet, Iliad, qui a multiplié par deux son chiffre d'affaires depuis 2006, devrait à nouveau doubler de taille, pour atteindre les 4 milliards d'euros en 2015, grâce au mobile. Le projet avance, Free Mobile sera bien lancé début 2012, notamment grâce à l'accord d'itinérance signé le 2 mars avec Orange. Plus de 5.000 sites seront bientôt équipés de ses antennes relais et l'objectif de couvrir 27 % de la population sera tenu. Outre les 242,7 millions d'euros de la licence, Free n'a dépensé que 20 millions dans la construction de son réseau car il a convenu avec son fournisseur d'équipement Nokia Siemens Networks d'étaler les décaissements en fonction de la croissance de la base de clients. « Notre modèle sera à l'équilibre assez rapidement », selon le directeur financier. Xavier Niel, le fondateur et premier actionnaire (62,7 %), a répété qu'il envisageait des offres entraînant « une division par deux des prix actuellement pratiqués » dans le mobile. Ouvertures de six boutiquesGrande première, Free va ouvrir dans les semaines à venir six boutiques en propre, dans des villes moyennes avec des surfaces allant de 50m2 à 300 m2. Selon Xavier Niel, « il s'agit juste d'un test. Aujourd'hui nous n'avons pas de volonté d'ouvrir un réseau de distribution ». Ce qui pourrait s'avérer nécessaire, la seule vente en ligne risquant de freiner sa percée dans le mobile. Ces magasins devraient aussi relancer sa dynamique commerciale dans le haut débit, où ses concurrents profitent de leurs nombreux points de vente. Sans dévoiler de chiffre avant la publication du premier trimestre le 4 mai, le FAI s'est montré optimiste sur l'effet de sa nouvelle Freebox Révolution lancée en décembre. Son objectif est de retrouver sa part de marché historique de 24 % à 25 % dans l'ADSL, contre 23 % actuellement. Il vise aussi 100.000 abonnés dans la fibre optique d'ici à la fin de l'année. Delphine Cuny

latribune.fr

09 Mars 2011, 21:32

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