Privés de l'iPhone, Sprint et T-Mobile pourraient s'unir

Souvent évoqué, le rapprochement entre Sprint Nextel et T-Mobile serait de nouveau d'actualité. Les négociations entre le groupe américain et Deutsche Telekom, la maison mère de son rival, seraient encore loin d'aboutir, les deux parties ne parvenant pas à s'entendre sur la valorisation des deux sociétés et sur la répartition des pouvoirs. Mais « une fusion est inévitable à long-terme, prédit Timothy Horan d'Oppenheimer, car ils n'ont pas la taille suffisante pour rivaliser avec AT&Tmp;T et Verizon ». Plus agressifs commercialement, ils ne parviennent pourtant pas à tenir la cadence imposée par leurs deux concurrents, qui totalisent chacun 95 millions de clients. Sprint vient tout juste de renouer avec la croissance de son parc d'abonnés (50 millions), une première depuis 2007. T-Mobile plafonne quant à lui depuis plus de deux ans sous les 35 millions de clients. L'un comme l'autre sont notamment privés de la distribution de l'iPhone. Et ils doivent désormais faire face à une fuite d'une partie de leurs abonnés vers Verizon, qui a obtenu en février le droit de commercialiser le smartphone vedette d'Apple.Mutualisation des coûts« Ce rapprochement leur permettrait de réaliser des économies d'échelle et ainsi d'améliorer significativement leur marges opérationnelles », analyse Philip Cusick de JPMorgan. Le nouvel ensemble pourrait ainsi rivaliser plus efficacement pour conquérir de nouveaux clients, avec une puissance marketing décuplée et des subventions plus alléchantes sur les téléphones. Il pourrait également mutualiser les coûteux investissements sur les infrastructures, alors que la guerre se joue désormais sur la 4G aux États-Unis. T-Mobile fait notamment face à une saturation de son réseau, ses clients étant toujours plus gourmands en data. Plusieurs analystes doutent cependant de la pertinence de l'opération. « Sprint et T-Mobile utilisent des technologies très différentes (GSM pour l'un, et CDMA pour l'autre), rappelle Michael McCormack's de Nomura. S'ils convergent bien vers l'utilisation de la même architecture pour leur réseau 4G, ce processus devrait prendre des années avant de porter ses fruits ». Et c'est au final AT&Tmp;T et Verizon qui pourraient être les grands gagnants d'une fusion des deux opérateurs, plus occupés à réussir leur intégration qu'à rivaliser avec eux. Jérôme Marin, à New York
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