La prise en charge des dépenses de santé divise les Français

Lorsqu'il s'agit de leur santé, les Français veulent tout... et son contraire. Ils veulent une bonne couverture santé, mais ne souhaitent pas qu'elle grève leur budget. Les uns préconisent un système collectif, quand les autres prônent l'assurance individuelle. C'est l'un des enseignements de la note de veille du Centre d'analyse stratégique (CAS) d'avril 2010 qui rappelle que les dépenses de santé représentent 11 % du PIB. La France est l'un des pays qui dépensent le plus pour sa santé, derrière les Etats-Unis (16 %). Et ce sont les dépenses hospitalières qui contribuent le plus à la croissance de la dépense. Ainsi sur 3,8 points de croissance en 2008, 1,6 leur est dû.DéremboursementsL'étude revient sur les résultats constratés livrés par deux sondages réalisés la même semaine auprès des Français. Selon le sondage LH2 sur "les Français et la santé solidaire" réalisé pour le Collectif inter associatif sur la santé (CISS), 79 % des personnes interrogées auraient le sentiment que leurs remboursements sont moins bons et 52 % (contre 36 %) privilégieraient un financement collectif de la croissance des dépenses de santé. A l'inverse, le baromètre CSA commandé par Jalma pour son livre blanc sur l'assurance maladie montre que 30 % des personnes interrogées préfèreraient que soient déremboursées certaines dépenses transférées aux mutuelles (ce qui conduirait à augmenter les cotisations), contre 19 % seulement qui préfèreraient une augmentation de la CSG.Complémentaires santéAlors que se pose la question des déficits chroniques de la branche maladie, trois "solutions" sont couramment employées pour résorber ce déséquilibre : l'augmentation des prélèvements (par accroissement du taux ou élargissement de l'assiette), la baisse des remboursements et l'endettement. Le CAS observe que "l'assurance maladie tend à se désengager des soins courants au profit des complémentaires santé. La part de l'assurance maladie s'est rencentrée sur l'hospitalisation et les soins associés à des maladies graves et coûteuses". Ménages modestesPour lui, ce mouvement "peut faire craindre une évolution profonde des fondements redistributifs de notre système d'assurance maladie. Si les prélèvements de l'assurance maladie sont liés au revenu, les primes d'assurance complémentaires sont en règle générales déconnectées du revenu et souvent connectées à l'âge : elles sont de toute façon plus dégressives que la CSG. Ce déplacement de partage, loin d'être anodin, peut accroître les difficutés pour les ménages modestes".La question du "reste à charge" est donc au coeur des arbitrages politiques car il conditionne le choix du système de santé que le pays souhaite mettre en oeuvre. En septembre 2007, Nicolas sarkozy avait appelé à un "grand débat" sur le financement de la santé. Il est encore dans les limbes.
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