La médiation du crédit défend son utilité en période de sortie de crise

Après dix-huit mois de bons et loyaux services, la médiation du crédit a-t-elle encore une utilité ? Les entreprises françaises y ont moins recours : en mai, elle a accepté un peu plus de 500 dossiers. Il y a un an, en mai, juin et juillet 2009, elle en acceptait le double. « Globalement les capitaux propres des PME ont progressé et les structures financières se sont renforcées », a expliqué Gérard Rameix, le médiateur du crédit, à l'occasion d'une conférence de presse mercredi. « On évolue désormais dans des eaux un peu plus calmes en ce qui concerne le financement des TPE et des PME », reconnaît-il. Les engagements des banques portent leurs fruits. Elles s'étaient engagées à mettre 96 milliards milliards d'euros à disposition des PME en 2010. Au regard des dernières statistiques de la Banque de France, le taux de croissance annuel des encours de crédits mobilisés et mobilisables aux PME indépendantes et aux micro-entreprises a atteint 4,7 % en avril (en revanche, les encours sont stables pour les grandes entreprises et les PME adossées à un groupe).Par ailleurs, un certain nombre de banques ont pris conscience de l'intérêt de la démarche. Soucieuses de redorer leur image, elles ont mis en place leur propres procédures de prémédiation en interne. accompagner la repriseEn dépit de toutes ces nouvelles encourageantes sur le front du financement des entreprises, Gérard Rameix juge qu'il est trop tôt pour démanteler le dispositif. Cet été, après en avoir discuté avec les entreprises et les banques, le gouvernement doit décider de l'opportunité de sa prolongation en 2011. Certes, la crainte d'un « credit crunch » n'est plus à l'ordre du jour, assure le médiateur, mais « les dossiers qui nous arrivent maintenant sont plus complexes qu'au début », explique-t-il. En outre, l'action de la Médiation du crédit sera déterminante dans un contexte de reprise. « La reprise va générer une demande de crédit supplémentaire qui pourrait ne pas être satisfaite de façon aisée par les banques », prévient Gérard Rameix. Depuis sa mise en place en novembre 2008, la médiation du crédit s'est occupée de 20.607 dossiers (sur 25.053 dossiers déposés), avec un taux de réussite de 63 %. La plupart des entreprises à avoir eu recours à la médiation sont des TPE (89 % des dossiers au cours des deux derniers mois). 81 % des entreprises aidées emploient moins de 10 personnes. Un peu plus de 11.000 entreprises - employant 202.000 personnes - ont ainsi été confortées. Sophie Rolland
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