Photographie : la classe intermédiaire a du talent

Pascal BoulardC'est devenu un exercice assez commun. Vous êtes avec plusieurs amis dans un endroit agréable. L'un d'eux prend des photos avec un appareil qui ne ressemble ni à un reflex ni à un compact haut de gamme. La discussion s'engage et vous apprenez que oui, l'appareil fait de bonnes photos, voire de très bonnes, et que son propriétaire en est fort satisfait. Il a un appareil ­hybride entre les mains.Cette génération intermédiaire est apparue à la faveur des progrès de la technologie et pour satisfaire un besoin pressant d'amélioration de la performance des compacts. En effet, l'arrivée massive des appareils photo numériques a stimulé un appétit bien compréhensible d'immortaliser de multiples instants. Si cette fringale a été rassasiée par la facilité et la disponibilité des prises de vue, un sentiment d'inachevé s'est vite installé. Les photos étaient nombreuses, mais la qualité pas toujours au rendez-vous. Passer à un reflex nécessite un investissement plus important. Et cette famille fait un peu peur : si l'on n'hésite pas à brutaliser un compact, on a tendance à trop bichonner le reflex de crainte de le casser. Ces derniers sont pourtant solides mais l'impression de fragilité est tenace. Les fabricants ont bien tenté de se positionner sur une voie parallèle avec les ­modèles bridge, incluant plusieurs focales dans un même objectif, mais il ­semble que cette catégorie ­s'essouffle ­actuellement. Avec les hybrides, on prend une bouffée d'oxygène avec des appareils de haute qualité qui restent peu encombrants. On peut s'amuser à prendre des photos facilement, comme avec un compact, ou en soignant la prise de vue, comme avec un reflex. Et on peut aussi faire des vidéos. Est-ce le meilleur des mondes possibles ? C'est un pas dans la bonne direction mais, si on veut emprunter ce chemin, les péages peuvent s'avérer nombreux. Il faut compter une panoplie d'objectifs, plus des accessoires comme un viseur électronique, ou un flash, ou des bagues d'adaptation pour utiliser les anciens objectifs. Olympus a tiré le premier dans cette catégorie l'année dernière avec un appareil au look volontairement rétro, qui montrait une filiation directe avec le Pen, un modèle des années soixante. Il vient de sortir l'Olympus E-PL1, ­troisième de sa gamme pour segmenter, déjà, ce nouveau marché.Panasonic s'est également positionné avec le Lumix GF1, ­appareil simple, réactif, qui satisfait tous les utilisateurs rencontrés. Avec son produit NX10, Samsung a visé le haut de gamme grâce à un assemblage de composants de la même qualité que ceux des reflex, notamment le capteur d'image. Le groupe sud-coréen va certainement créer une gamme à partir de ce premier boîtier, qui ressemble à un reflex tout en offrant la facilité d'usage d'un compact. Enfin, Sony a lui aussi de belles ambitions avec sa gamme Alpha Nex-3 et ­Nex-5. Ces modèles se caractérisent par une taille et un poids réduits, de moins de 300 grammes. Une ­bague d'adaptation permet de les utiliser avec les diverses optiques de la gamme Alpha.
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