L'Allemagne veut réduire les tarifs de 6 % à 16 % en août

En Allemagne, la question des dépenses de santé est une des priorités du gouvernement Merkel 2. Le ministre de la Santé libéral, Philipp Rösler (photo), a présenté en mars un « plan de rigueur pharmaceutique » pour réduire la hausse des prix des médicaments, qui a atteint 5,2 % par an durant ces dix dernières années. Au coeur de ce projet figurent des rabais importants et « forcés » qui devront être concédés par les laboratoires aux caisses d'assurance-maladie dès le 1er août prochain. Berlin a indiqué qu'il attendait des baisses de prix de 6 % à 16 % sur les médicaments délivrés sur ordonnance dont les prix sont aujourd'hui libres. De surcroît, ces prix négociés à la baisse seront gelés jusqu'en 2013. Pour éviter une hausse artificielle des coûts, la composition des boîtes de médicaments sera révisée et fondée non plus sur le nombre de pilules ou de gélules, mais sur la durée du traitement. Ces mesures devraient faire économiser 1,15 à 1,5 milliard d'euros par an, mais elles ne constituent que la première partie du plan de Philipp Rösler, qui travaille à une seconde réforme. Selon le « Frankfurter Allgemeine Zeitung » de lundi dernier, le prix des nouveaux médicaments mis sur le marché ne sera librement fixé par les laboratoires que pendant un an au maximum. Ensuite, il devra faire l'objet d'une négociation entre le fabricant et l'organe central des caisses d'assurance-maladie. Cette procédure devrait être ensuite élargie à l'ensemble des produits déjà sur le marché dont les prix ne sont pas régulés. Selon le quotidien, le ministre n'attend pas d'effets avant 2012 de cette réforme prévue pour l'an prochain. Mais, en vitesse de croisière, les économies réalisées devraient s'élever à 2 milliards d'euros.Les laboratoires ont beaucoup protesté, mais Philipp Rösler refuse de céder. D'abord, parce que ce plan fait l'objet d'un quasi-consensus politique, ce qui est assez rare outre-Rhin en ce moment. Ensuite, parce que le deuxième volet de la réforme du système de santé, l'introduction d'une cotisation forfaitaire de 30 euros par assuré quel que soit son revenu, est au point mort. Les négociations sur le sujet ont échoué à cause de l'opposition de la CSU bavaroise. Du coup, la baisse du prix des médicaments reste le seul levier disponible actuellement. Romaric Godin, à Francfort
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