New Balance cultive sa schizophrénie

L'exploitation d'un magasin éphémère en plein coeur du Marais à Paris, pendant un mois ce printemps, donne des ailes à New Balance. « Nous cherchons maintenant un emplacement pour y ouvrir un magasin permanent. Et il sera rentable », indique Olivier Motteau, directeur général en France de la marque américaine. New Balance y reprendra le concept de magasin ouvert dans six points de vente à travers le monde, notamment à Pékin et Shanghai, et y présentera l'ensemble de ses collections de chaussures. C'est-à-dire les modèles techniques de running que les fans de course à pied chaussent par tous les temps. « Là, on n'est pas dans le bling-bling », assure Olivier Motteau. S'y ajoutent des modèles mode plus seyants. Depuis des années, la marque oscille entre sueur et paillettes. Tout a commencé en 1996 lorsque le magazine « Elle » consacre sa Une à une brochette de top-models chaussées de New Balance. C'est le jackpot. Les ventes décollent. Depuis, la marque revient régulièrement sur le devant de la scène, s'accordant des variations de ventes de l'ordre de 20 % sur les modèles les plus en vogue. « Un cycle de mode dure environ quatorze ans, avec sept ans de croissance et sept de décroissance. En ce moment, on est en haut de cycle », observe Olivier Motteau. L'ouverture d'une boutique devrait lui permettre de surfer sur le phénomène dans Paris, capitale de la mode. mieux séduire les femmesLa marque au 1,7 milliard de dollars de chiffre d'affaires n'en néglige pas pour autant les modèles techniques (60 % de ses ventes). « Il faut être lucide. La mode ne dure qu'un temps », rappelle Olivier Motteau. New Balance va lancer une gamme de chaussures de tonification, dans le sillage de celles lancées l'an dernier par son rival Reebok. Censés muscler les fesses et les jambes, ces modèles doivent aider New Balance à mieux séduire les femmes (35 % de ses ventes). Et à cultiver son marketing alternatif. La marque de Boston ne consacre pas un dollar au sponsor d'athlètes, préférant se consacrer « aux vrais gens ». Juliette Garnie
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