Rémy Cointreau souffre de sa branche champagne

Rien ne va plus dans la branche champagne de Remy Cointreau. En un an, la marge opérationnelle de ses marques Charles Heidsieck et Piper Heidsieck est passée de 11 % à ? 4 %, soit une perte de 4 millions d'euros pour l'exercice 2009-2010 clôt fin mars. Les ventes, en baisse de 26 % en volume et de 23,7  % en valeur, se sont effondrées bien plus vite que le marché (en repli de 9 % en volume et 17 % en valeur en 2009). « Nous ne sommes pas contents du tout », a affirmé mercredi le directeur général de Rémy Cointreauintreau, Jean-Marie Laborde, qui défend pourtant sa stratégie de montée en gamme de ces deux marques, à l'encontre de l'attente des consommateurs. « Avec le retour des volumes, nous devrions retrouver l'équilibre dès 2010 et visons une marge de 15  % à trois ans », explique-t-il. Les concurrents, eux, sont sceptiques. « Leur stratégie est mauvaise et le poids relatif de leur branche est trop faible », affirme l'un d'eux. «  Le fait que Vranken fasse n'importe quoi avec les prix de son Heidsieck ne doit pas les aider », affirme un autre.suppressions d'emploisFace à cette violente détérioration des résultats, l'entreprise de Dominique Hériard Dubreuil a engagé depuis quelques mois un plan de suppression de 40 emplois sur les 160 de la branche, provisionnant cinq millions d'euros pour cela. Mais les négociations s'annoncent plus difficiles que prévu car les salariés, qui n'avaient pas connu de plan social en Champagne depuis vingt ans, résistent. « Nous ne sommes pourtant que le premier lièvre à sortir de la forêt », estime Jean-Marie Laborde, sûr que d'autres maisons suivront. Même si le marché repart de 15 % en volume depuis le début de l'année, les prix, qui ont perdu environ 7  euros par bouteille depuis un an, restent en effet très bas. Notamment en Europe (85 % du total des ventes). Du coup, même si certains, comme Lanson BCC ou Vranken, s'en sont sortis grâce à une politique d'offre accessible, leurs marges ont diminué de 2 à 3 points. La situation est encore plus difficile chez Laurent Perrier. Là, la marge est passée de 28 % à 14 % et, excédé de ne pouvoir faire passer sa stratégie auprès de la famille de Nonancourt, actionnaire, le président du directoire, Stéphane Tsassis, a jeté l'éponge au bout de deux ans. Dans l'ensemble, la profession reste pourtant confiante pour cette année, grâce à la fin des déstockages et au retour des exportations.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.