Hasard du calendrier. Les deux grandes campagnes de prospection en cours pour la version navale du NH90, l'l'hélicoptère de transport militaire d'Eurocopter' se situent dans deux pays avec lesquels la filiale d'EADS rencontre des difficultés  : en Australie, où les NH90 sont momentanément cloués au sol par précaution à la suite d'un incident de moteurs ; et en Allemagne qui a suspendu les prises de livraison du Tigre. Dans les deux cas, les offres seront remises fin juillet. Elles portent sur vingt à trente exemplaires en Australie et sur une trentaine pour l'Allemagne, pour lesquels va également concourir l'américain Sikorsky. De beaux contrats en perspective dont la valeur dépassera 1,5 milliard d'euros, puisque les experts estiment le prix d'un NH90 à une trentaine de millions d'euros, selon les options prises.

Augmentation des cadences

En Australie, la décision de Cambera est attendue début 2011. Aucune visibilité, en revanche, pour celle de Berlin au regard notamment des restrictions budgétaires décidées par le gouvernement allemand. Lequel a par ailleurs été agacé par la hausse de 10 % imposée par EADS sur le prix de l'avion de transport militaire A400M et par des problèmes d'usure affectant des câbles sur les Tigre qui ont entraîné la suspension de cinq livraisons. Les tests sont en cours pour observer le comportement des câbles après les modifications apportées. Un point sera fait en novembre.

Le dossier du Tigre allemand ne doit pas cacher tous les efforts entrepris pour augmenter, à partir de 2012, les cadences de production du NH90. Avec notamment les premières livraisons cette année de la version navale. Si Eurocopter vise en 2010 une trentaine de livraisons de NH90 - terrestre et naval -, il table sur un quasi-doublement de la production à l'horizon 2012-2013, à « 50-60 appareils par an grâce à la mise en service en 2013 d'une sixième chaîne d'assemblage qui sera installée en Espagne », indique le vice-président exécutif des programmes gouvernementaux chez Eurocopter, Dominique Maudet. Reste à réduire les coûts pour les 482 livraisons encore à venir, seuls 47 des 529 exemplaires commandés ayant déjà été livrés. Ces commandes équivalent à un chiffre d'affaires de 20 milliards d'euros, soit trois fois plus que le Tigre.