Rosatom à l'assaut de l'atome mondial

Sergueï Kirienko, le patron de RosAtom, multiplie les initiatives pour transformer l'ancien ministère de l'industrie nucléaire russe en champion global du secteur. EDF et RosAtom vont ainsi profiter de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev le 17 juin, à Saint-Pétersbourg, pour signer un mémorandum de coopération. Les deux parties refusent de donner la moindre précision, mais il semblerait que les deux groupes s'apprêtent à commercialiser ensemble des réacteurs nucléaires dans des pays tiers. Profitant du salon AtomExpo de Moscou, Sergueï Kirienko abat ses cartes à toute vitesse. L'ancien Premier ministre russe, réputé pour ses qualités de manager, a d'abord vaincu les résistances internes d'une industrie vouée au secret sous la férule des militaires. Grande nouveauté, les Russes ouvrent désormais les portes de leur propre industrie aux capitaux étrangers. Ces derniers pourront monter jusqu'à 49 % d'UEC, un fabricant russe de combustible nucléaire. Le kazakh KazAtomProm, 1er producteur mondial d'uranium, s'est déjà porté candidat. En outre, Enel a signé le 26 avril un accord préliminaire pour participer à la construction de la future centrale nucléaire de Kaliningrad. aider les pays émergentsSergueï Kirienko cherche aussi à prendre des parts dans les centrales qu'il compte construire à l'étranger, et aider ainsi les pays émergents à financer leur entrée dans le club atomique. « C'est vrai que l'ouverture des Russes depuis un an nous a un peu tous surpris » commente Pascal Anzieu, qui supervise la coopération internationale au Commissariat à l'énergie atomique. « Ce n'est pas vraiment dans la culture de cette industrie. Les laboratoires russes nous inondent désormais de propositions de collaboration.  » Le CEA a signé mardi avec RosAtom un accord portant sur les procédés avancés de traitement des combustibles usés, sur la gestion des déchets et sur les systèmes nucléaires du futur. Dans l'uranium, la filiale ARMZ de Rosatom, qui veut se hisser parmi trois principaux producteurs de la planète, a pris mercredi le contrôle (51 %) du canadien Uranium One, dont il détenait déjà 23 %. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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