Le parc immobilier de l'Etat va continuer à fondre d'ici à 2013

Par latribune.fr  |   |  416  mots
Vous êtes intéressé par l'achat de deux prisons, dont l'une a été dessinée par Baltard ? Alors il vous reste un peu plus d'un mois pour répondre à l'appel d'offres de Bercy pour la vente des prisons Saint-Joseph et Saint-Paul à Lyon. Ces établissements pénitentiaires et leurs terrains font partie des 1.700 biens dont l'Etat entend se défaire d'ici 2013. Tout comme un ensemble immobilier parisien du boulevard de la Tour-Maubourg dans le très chic 7e arrondissement de la capitale ou une maison forestière ? sans électricité ? de Haute-Saône.François Baroin, en confirmant ce programme de cessions (la liste et le calendrier est accessible au public), a estimé que l'Etat avait désormais « une vision précise et claire de ce qu'il possède ». Selon les dernières estimations, le patrimoine de l'Etat se monte aujourd'hui à 60 milliards d'euros, auxquels il faut ajouter le parc immobilier et les terrains des opérateurs, comme l'office national des forêts, dont la valeur est estimée à 42 milliards d'euros. Pour le ministre du Budget, la stratégie immobilière du gouvernement se résume en quelques mots. « Notre ambition est de disposer d'un parc immobilier plus resserré, mieux adapté aux missions de l'Etat, plus économe des deniers publics et mieux entretenu. » réduction de la detteLes biens inutiles ou inadaptés seront donc cédés, poursuivant ainsi une poltique de cessions engagée depuis 2005 et qui s'est traduite depuis par de nombreuses ventes pour un montant de 3,1 milliards d'euros. Et une réduction des surfaces occupées par l'Etat de 184.000 m2 au cours des trois dernières années. Les réformes de la carte judiciaire ou militaire, les regroupements de directions administratives sont autant de leviers qui permettront de réduire encore plus le parc immobilier de l'Etat, lequel devrait fondre de 500.000 m2 d'ici à 2013. Une part du produit des ventes va à la réduction de la dette, part aujourd'hui de 15 % que François Baroin voudrait voir augmenter.Le ministre n'a pas dit combien l'Etat attendait de ces 1.700 ventes « afin, dit-il, de ne pas altérer la qualité des négociations ». Et préserver ainsi l'intérêt du contribuable. Par le passé, certaines estimations, qui servent de base aux appels d'offres, ont été contestées, en particulier par la Cour des comptes. Au vu notamment d'allers-retours juteux réalisés par les acquéreurs. Un heureux nouveau propriétaire avait ainsi réalisé une plus-value de 34 % ? soit plus de 780.000 euros ? en seulement 15 jours. Anne Eveno