Les comptes de la Sécu moins dégradés que prévu

Par latribune.fr  |   |  483  mots
Les optimistes ? c'est le cas du gouvernement ? retiendront que le déficit du régime général de la Sécurité sociale pour 2009 a finalement été inférieur de 3,1 milliards d'euros aux prévisions de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS). Selon la Commission des comptes de la Sécurité sociale qui se réunissait mercredi après-midi, cette différence s'explique par une baisse moins forte que prévu de la masse salariale (? 1,3 % au lieu de ? 2 %) qui sert de base aux cotisations sociales. Pour 2010, le déficit devrait être inférieur de 3,7 milliards aux prévisions, toujours en raison du redressement des rentrées (+ 0,3 % au lieu de ? 2 % attendus). AggravationMais les pessismistes objecteront qu'avec 20,3 milliards d'euros, le déficit 2009 est le double de celui de l'année précédente et constitue un record dans l'histoire de la protection sociale. Surtout qu'à ce montant, il faut ajouter 3,2 milliards de déficit du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) qui prend, entre autres, en charge le minimum vieillesse. Pour 2010, le déficit va encore s'aggraver, même si la dégradation est moindre qu'en 2009 : il devrait atteindre 26,8 milliards plus 4,3 milliards pour le FSV. Dans le détail, c'est la branche maladie qui accuse le déficit le plus élevé avec 10,6 milliards de déficit en 2009 et 13,1 milliards attendus en 2010. Elle est suivie de la vieillesse (7,2 milliards de déficit hors FSV en 2009 et 9,3 milliards en 2010), puis de la famille (respectivement 1,8 et 3,8 milliards de déficit). En cette période de réforme des retraites, on remarquera que le solde de la branche vieillesse devrait être moins dégradé que prévu en fin d'année puisque la prévision gouvernementale tablait sur un déficit de 10,7 milliards alors que la Commission des comptes évoque 9,3 milliards (voir encadré ci-dessous). Commentant ces chiffres, le gouvernement a mis l'accent sur la maîtrise des dépenses de santé. Il rappelle qu'en raison de cette relative maîtrise (500 millions seulement de dérive constatée dépuis le début de l'année), le « comité d'alerte » n' a pas lancé de procédure comme il aurait pu le faire voici quelques jours. Immédiatement, le gouvernement a d'ailleurs annoncé 600 millions d'économies sur les dépenses, en gelant certaines dotations aux hôpitaux et en prévoyant une baisse des prix des médicaments (lire page 2). L'inflexion du taux de l'Objectif national de dépenses d'assurance-maladie (Ondam) va se poursuivre, rappelle le gouvernement. De + 3 % en 2010, l'Ondam doit passer à + 2,9 % en 2011 et + 2,8 % en 2012. Reste un gros point noir : la dette de la Sécurité sociale. L'Acoss, la banque de la Sécu, accusera une dette de 55 milliards fin 2010. Plus les 83 milliards portées par la Caisse d'amortissement de la dette sociale (Cades). François Baroin, ministre des Comptes publics, devrait annoncer fin juin les moyens d'appurer ces dettes. Officiellement sans recourir à une hausse de la CRDS...