En 2008, le retour de l'inflation a freiné les hausses de salaires dans le secteur privé

Selon l'Insee, le salaire moyen d'un salarié à temps complet dans le secteur privé ou semi-public a progressé de 3,6 % entre 2007 et 2008 pour s'élever à 2.753 euros brut et à 2.069 euros nets de tous prélèvements à la source. Une augmentation assez significative alors que la crise financière déclenchée en septembre 2008 s'est rapidement propagée à l'économie réelle. Toutefois, cette hausse des salaires est nettement compensée par l'augmentation de 2,8 % de l'indice des prix, stimulée par l'envolée des cours des matières premières au cours du premier semestre 2008. Résultat, si on intègre le retour de l'inflation, le salaire net moyen n'affiche plus qu'une progression de 0,7 %. A titre de comparaison, il avait augmenté de 1,8 % entre 2006 et 2007, période au cours de laquelle l'indice des prix avait progressé à un rythme moins soutenu (+ 2,1 %). On comprend mieux pourquoi les Français ont rechigné à ouvrir leur portefeuille en grand en 2008. Après avoir augmenté de 2,4 % en 2007, la consommation des ménages n'a avancé que de 0,9 % un an plus tard. Une décélération qui a entraîné de facto celle de l'ensemble de l'économie tricolore, la consommation étant depuis le début de la décennie le pilier central, voire unique, de l'activité.effet de structure« Tous secteurs d'activité confondus, ce sont les salaires nets moyens des ouvriers qui, en 2008, enregistrent l'évolution la plus favorable avec une hausse de 1,3 %. Cette augmentation s'explique largement par un effet de structure, avec le repli marqué de l'emploi des ouvriers les moins qualifiés », précise l'institut. Si le salaire net moyen des employés est stable, celui des professions intermédiaires et celui des cadres baissent respectivement de 0,4 % et 0,7 %. « Les salaires moyens des cadres baissent notamment dans les activités financières et immobilières, respectivement de ? 4,6 % et ? 3,9 % après une hausse particulièrement importante dans la finance en 2007 », détaille l'Insee.Malheureusement, les écarts de rémunérations entre les hommes et les femmes se sont accentuées sur la période, les salaires des premiers ayant progressé plus vite que ceux des secondes (+ 0,9 % contre + 0,5 %). En moyenne, une salariée à temps complet gagnait 19,1 % de moins que son homologue masculin, contre un écart de 18,8 % un an plus tôt. Seule consolation pour la gent féminine, l'emploi a mieux résisté. Quid de 2009 ? Une chose est sûre, le recul de 0,2% de l'indice de prix à la consommation a cette fois joué positivement sur l'évolution du salaire moyen.
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