La croissance brésilienne créatrice d'emplois

Eduardo Poley Peçanha ne sait plus où donner de la tête. Ce cadre d'Odebrecht, un des fleurons du bâtiment brésilien, a pour mission de boucler d'ici la fin 2010 les travaux de la favela de l'Alemão, au nord de Rio de Janeiro. Le contrat, signé avec l'État, comprend la construction de routes, de logements sociaux, ainsi que la mise en place du tout-à-l'égout dans ce bidonville de 150.000 habitants. « Je n'arrive plus à trouver de main- d'oeuvre pour accélérer la cadence. On a beau augmenter les salaires, il n'y a plus d'ouvriers qualifiés sur le marché », confie ce quadragénaire en s'épongeant le front. Taux de chômage à 7 % en avrilComme lui, les patrons n'en reviennent pas de voir l'emballement de la machine de l'emploi. Au premier trimestre, l'économie a affiché une croissance de 9 % en rythme annuel, son rythme le plus rapide depuis au moins quatorze ans. Dans la même période, le taux de chômage dans les six principales régions métropolitaines est tombé à 7 % en avril. Corrigé des variations saisonnières, le chiffre est de 6,7 %, le plus bas depuis 2002. Durant les quatre premiers mois de l'année, le solde de créations d'emplois formels est de 962.000. Le Brésil a non seulement effacé l'impact de la crise économique mondiale de 2009, mais il s'apprête à terminer l'année avec un bilan de 2 millions de nouveaux emplois. Le dynamisme s'explique par la reprise des exportations, mais surtout par la bonne tenue du marché intérieur, dopé, pendant la crise, par des réductions fiscales dans des secteurs comme l'automobile et l'électroménager. Hormis la quantité, c'est un changement de la qualité de l'emploi que révèle l'IBGE : aujourd'hui, 51,1 % des travailleurs ont un contrat d'employé. Ce contrat, appelé ici «  carteira assinada » donne droit à une couverture sociale, à des droits à la retraite. Au Brésil, le principal obstacle au plein-emploi est désormais la pauvreté de l'éducation, qui ne parvient pas à former une main-d'oeuvre qualifiée pour suivre la forte croissance de l'économie. Ce sera un des défis du successeur de Luiz Inacio Lula da Silva, qui sera élu en octobre 2010. Virginie Mairet, à Rio de Janeiro,
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