Une élection surprise à la tête

Ils étaient au coude à coude. Mais, dans la course à la présidence du Syntec Informatique, Guy Mamou-Mani l'a emporté sur son rival Thierry Siouffi, et succède ainsi à Jean Mounet à la tête de la chambre patronale française des sociétés de services et d'ingénierie informatiques (SSII) et des éditeurs de logiciels. Les administrateurs du Syntec ont fait le choix d'un certain changement. Thierry Siouffi est directeur général d'une grande SSII - la britannique Logica -, dans la lignée d'un Jean Mounet vice-président de Sopra. En revanche, Guy Mamou-Mani, contrairement à son rival et à son prédécesseur, est le patron d'une PME, la SSII française Groupe Open. « Certains grands groupes membres du Syntec seront sans doute un peu décontenancés par le résultat du vote », s'amuse l'un des administrateurs du Syntec. Mais de poursuivre aussitôt : « Il est très bien que Guy Mamou-Mani ait été élu. Cela permettra sans doute de prendre encore mieux en considération les intérêts des PME du secteur. »Si l'arrivée de Guy Mamou-Mani aux commandes du Syntec constitue un changement, c'est également parce que l'homme, âgé de 53 ans, est réputé pour le foisonnement de ses idées et pour son dynamisme. D'ailleurs, durant la campagne pour la présidence du Syntec, alors que Thierry Siouffi avait gardé son programme confidentiel, Guy Mamou-Mani, lui, l'avait publié sur un blog (guymamoumani.fr). Blog dans lequel le futur président du Syntec insistait sur la nécessité de réunifier SSII, éditeurs de logiciels et sociétés de conseil en hautes technologies au sein de la chambre patronale, afin que le secteur informatique français parle d'une seule et même voix, notamment auprès des pouvoirs publics. MOUVEMENT FÉDÉRATEURPour mémoire, les éditeurs de logiciels, qui ne représentent pas moins de 30 % du marché français de l'informatique, ne se sentaient pas suffisamment représentés au sein du Syntec, si bien qu'une organisation « parallèle » s'était créée en 2005 : l'Afdel, l'association française des éditeurs de logiciels. Pour la même raison, les sociétés de conseil en hautes technologies ont fondé en 2006 le Geicet (Groupement européen d'ingénierie et de conseil en technologies). « Si chaque secteur de notre profession crée sa propre structure syndicale, c'est la profession dans son ensemble qui en sortira affaiblie. Petites ou grandes SSII, régionales ou parisiennes, éditeurs, intégrateurs ou sociétés de conseil en technologies, français ou internationaux, nous avons tous un intérêt commun : affirmer le positionnement de l'innovation dans notre pays », prévient dans son programme Guy Mamou- Mani. Qui insiste donc sur « le mouvement fédérateur » qu'il « compte créer ». Christine Lejoux
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