Le déficit commercial américain se réduit grâce au recul des importations

« Il y a deux ans, j\'ai fixé l\'objectif d\'un doublement des exportations en cinq ans » avait rappelé Barack Obama lors de l\'un de ses traditionnels discours hebdomadaires en février. Les dernières statistiques publiées par Washington jeudi pourrait à première vue laisser penser qu\'il est en passe de gagner son pari. Sur un an, le déficit commercial américain s\'est réduit de 7,4 milliards de dollars. Et en juin, il a enregistré son plus fort recul à -10,6% sur un mois, mais plus sous l\'effet d\'une baisse des importations que d\'une hausse significative des exportations.Des statistiques en trompe l\'oeilEn juin, les exportations n\'ont progressé que de 0,9% pour s\'établir à 185 milliards de dollars contre 183,3 milliards de dollars en mai. Et c\'est surtout la baisse des importations de -1,5%, à 231,4 milliards de dollars, qui a permis au déficit commercial américain de reculer. Cette baisse est le signe d\'une diminution peu encourageante de la demande intérieure en raison du ralentissement économique. Et ici, ce sont moins les consommateurs qui font grise mine que le secteur industriel.Les importations de fournitures industrielles et de biens d\'équipement sont responsables de 64% de la baisse totale, alors que les achats de biens de consommation se maintiennent.Les importations en provenance de l\'UE reculentDonnée surprenante, le déficit commercial avec l\'Union européenne est passé de 10,5 milliards de dollars en mai à 8,4 milliards de dollars en juin. Les exportations, en faible hausse, montrent que les Etats-Unis ne sont pas encore trop impacté par la crise européenne. Mais elle est toutefois à relativiser. Les Etats-Unis n\'ont en effet exporté que pour 400 millions de dollars supplémentaires vers le Vieux Continent. Dans le même temps, la baisse des importations en provenance d\'Europe allège le déficit commercial des Etats-Unis avec l\'UE de 1,7 milliard de dollars et est responsable à 80% de sa résorption. Ce recul des importations, malgré la baisse de l\'euro, montre à nouveau que l\'UE souffre d\'un problème de compétitivité. Au passage, ceci laisse songeur quant à l\'effet positif du recul de la monnaie unique sur l\'économie européenne. La Chine est toujours la bête noire des États-UnisSur le front chinois, Barack Obama a encore fort à faire pour enrayer un déficit commercial toujours croissant. Pour l\'heure, ses injonctions à Pékin de cesser de maintenir des barrières douanières rédhibitoires et un yuan sous évalué n\'ont pas été entendues. Si bien que le déficit commercial avec la Chine est passé de 26 milliards de dollars en mai à 27,4 milliards de dollars en juin. Et la baisse des exportations vers la Chine pour 400 millions de dollars est venue compenser la faible hausse des exportations vers l\'UE. Dans le même temps, les importations en provenance de l\'empire du milieu ont continué leur progression soutenue de près de 3% en juin.Un espoir en Amérique latine ?L\'espoir pour le président américain pourrait venir de l\'Amérique latine. Les flux totaux de biens et de services entre l\'Amérique latine et les Etats-Unis sont en effet passés de près de 400 milliards de dollars à près de 900 milliards de dollars entre 2000 et 2011 et devraient continuer de progresser selon une étude d\'Aurel BGC publiée jeudi. Selon cette étude, le Mexique a enregistré un excédent commercial de quelque 71 milliards de dollars avec les Etats-Unis en 2010 et 2011. Mais la première économie mondiale a par exemple vu son excédent commercial avec le Brésil passer de 18 milliards de dollars en 2010 à près de 21 milliards de dollars en 2011. Signe que Washington a un coup à jouer dans les économies émergentes du sous-continent américain. 
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