esseConfronté à un marché de la presse « catastrophique », Alain Weill, propriétaire de « La Tribune », a annoncé mercredi des mesures d'économie (6,5 millions d'euros en 2010) et de développement. À partir de janvier, le quotidien sera disponible dès 21 heures la veille de sa parution sous format numérique, sur smartphones (iPhone, etc.) et sur ordinateur (lire encadré ci-dessous). En outre, l'édition du samedi, lancée en octobre 2008, sera désormais exclusivement disponible au format numérique. Les abonnés à la version imprimée devraient se voir proposer en compensation une prolongation de leur abonnement. Par ailleurs, le quotidien va revenir au format tabloïd ? celui de « Libération » ou du « Wall Street Journal Europe ». Il était passé au format berlinois (celui du « Monde ») lors du lancement de la nouvelle formule en octobre 2008. Si le format se réduit, la pagination augmente de 32 à 40 pages. « La quantité de contenu rédactionnel ne diminuera donc pas », selon Alain Weill. « Il n'y aura pas de plan social, mais quelques départs non remplacés », a-t-il assuré.rationalisationDes économies ont déjà été réalisées en « rationalisant » la vente en kiosques. « La Tribune » n'est désormais plus envoyée aux kiosques qui vendaient moins d'un exemplaire par semaine. Cette mesure a réduit le nombre de kiosques de 13.000 à 9.000. Selon Alain Weill, « les ventes sont stables ou en hausse dans les kiosques où nous sommes restés ». Au total, la diffusion a reculé en 2009 de 7 %, pour atteindre 75.000 exemplaires.Le journal mise surtout sur l'abonnement porté à domicile dès 7?h?30 du matin. Cette offre, lancée en mai à 10 euros par mois, a permis de recruter 4.000 abonnés, et va être prolongée en 2010. Le propriétaire du journal a déploré que cette offre soit considérée par l'OJD (organisme contrôlant la diffusion) comme des exemplaires gratuits. En effet, l'OJD considère comme offert tout exemplaire vendu avec une ristourne de plus de 50 %.Côté publicité, les recettes de « La Tribune » ont baissé de 16 % au premier semestre 2009, dans un marché en recul net de 24,8 % pour la presse quotidienne. En 2009, le quotidien devrait perdre 14 millions d'euros (soit autant qu'en 2008) sur un chiffre d'affaires de près de 40 millions. Ces pertes sont dues pour 6,1 millions aux activités Internet, et 7,9 millions à l'édition papier. L'objectif est que l'édition papier soit à l'équilibre « fin 2010 », en tablant sur des recettes publicitaires « stables » en 2010. Enfin, Alain Weill « réfléchit à une augmentation de capital menée fin 2010 », souscrite par « un partenaire stratégique, venant dans l'idéal du numérique ».