BNP Paribas à la conquête des entreprises aux Pays-Bas et en Allemagne

Par latribune.fr  |   |  392  mots
Le développement commercial de BNP Paribas auprès des entreprises en Europe passera par l'Allemagne et les Pays-Bas. Sur les 3.000 nouveaux clients « corporate » que la banque française entend conquérir d'ici à la fin de l'année prochaine, entre 25 % et 30 % devraient provenir de ces deux marchés. « Il est absolument primordial d'être présent dans ces pays, qui sont de gros exportateurs », a souligné Alain Papiasse, responsable de l'activité de financement et d'investissement. Selon lui, BNP Paribas occupe une position privilégiée outre-Rhin, puisque « peu de banques allemandes sont capables d'accompagner leurs entreprises à l'export ». La banque française, qui compte parmi ses clients le groupe Siemens, ne souhaite pas pour l'instant ouvrir de nouvelles implantations en Allemagne, sa présence dans les principales villes du pays étant « suffisante ». Aux Pays-Bas, en revanche, quatre centres d'affaires ont été créés afin d'occuper la place laissée vacante par Fortis suite à la nationalisation de ses activités néerlandaises pendant la crise. Pour soutenir ces développements, 100 millions d'euros seront investis dans les trois prochaines années.« Rééquilibrage »Ces annonces ont été faites à l'occasion de la naissance officielle, jeudi à Bruxelles, du réseau européen de centres d'affaires pour les entreprises de BNP Paribas. Ce maillage continental, qui va du Portugal à la Russie et compte 150 implantations dans 23 pays, a été largement hérité de Fortis.En 2010, BNP Paribas a d'ailleurs dû opérer un « rééquilibrage » de son portefeuille de clients, en s'éloignant des petites PME que l'ex-banque belge avait attirées, pour se concentrer sur les grandes entreprises, qu'elles soient européennes ou filiales de groupes américains. « C'est l'un des chantiers les plus stratégiques dans le cadre de l'intégration de Fortis », glisse un dirigeant de la banque. Avec ce réseau, la direction de BNP Paribas veut devenir « l'interlocuteur de référence » pour les entreprises en Europe. « Aucune autre banque n'est ressortie de la crise avec une position aussi renforcée sur ce segment », affirme Jean-Laurent Bonnafé, directeur général délégué. Le groupe français vient ainsi chasser sur les terres des acteurs historiques du marché « corporate » sur le Vieux Continent, comme Citigroup ou Deutsche Bank. L'enjeu est en tout cas de taille : en 2009, les échanges entre les pays de l'Union européenne ont représenté près de 2.200 milliards d'euros.