Les Flamands ont le vent en poupe en Belgique

Par latribune.fr  |   |  338  mots
Après la chute du gouvernement en avril, les Belges votent dimanche. C'est un séparatiste flamand qui devrait en sortir grand gagnant. En pleine crise budgétaire et à deux semaines de la présidence belge de l'Union européenne, la campagne s'est focalisée sur les questions communautaires. Bart de Wever, patron du parti indépendantiste flamand N-VA, est crédité par les sondages de 26 % des intentions de vote en Flandre, devenant ainsi le premier parti du Nord du pays, et donc du pays. Une percée spectaculaire pour l'Anversois, moins infréquentable que les indépendantistes xénophobes du Vlaams Belang mais aussi déterminé à en finir avec la Belgique. Mais Bart de Wever, réaliste, veut le faire progressivement. Système « confédéral » en vue« Une victoire de la N-VA ne signifiera pas la fin de la Belgique : pas de révolution mais une évolution pas à pas vers des structures plus performantes de l'Etat », a-t-il déclaré, tant pour ne pas effaroucher les électeurs de centre-droit. Cet homme corpulent de 39 ans, au visage poupon, est historien de formation et parle quatre langues. «  Mon parti plaide pour réaliser des réformes nécessaires qui mettront fin au blocage du pays. Le danger serait le statu quo dans un pays où les impôts sont les plus élevés d'Europe, où la dette est supérieure à 100 % du PIB et où le niveau de nos allocations et de nos pensions est le plus faible d'Europe. » Il propose de passer à un système « confédéral », avec plus d'autonomie pour les régions flamande et wallonne, qui conduirait à « l'évaporation » de la Belgique. Sa stratégie consiste à transférer progressivement les pouvoirs aux niveaux régional et européen, au détriment du fédéral. Bart de Wever ne vise pas nécessairement le poste de Premier ministre. La fonction revient habituellement à un Flamand. Mais cette fois, l'honneur pourrait incomber à un francophone, chargé d'appliquer les réformes exigées par les Flamands.Yann-Antony Noghès, à Bruxelle