Nissan vise une production record en Europe en 2010

Par latribune.fr  |   |  377  mots
Si la production de Renault recule sur le long terme en Europe occidentale, celle de son allié Nissan s'apprête à battre des records. Le site britannique de Sunderland, qui tourne (partiellement) en trois équipes depuis mai, s'achemine vers « une production historique de 400.000 unités sur l'exercice fiscal 2010 (clos fin mars 2011) », assure à « La Tribune » Emmanuel Delay, nouveau vice-président de Nissan Europe en charge de l'administration et des finances. L'usine espagnole de Barcelone (pick-up, gros 4x4, utilitaires), à la productivité longtemps désastreuse, « dépassera les 100.000 [unités] ».Après des années de passage à vide, Nissan est aujourd'hui la marque dont les ventes progressent le plus en Europe (hors Russie). Ses immatriculations de voitures particulières y ont crû de plus de 20 % sur huit mois à 265.900 exemplaires. « Cette année, nous finirons sur des ventes en hausse de 10 % en Europe de l'Ouest et de plus de 25 % en Russie. » Pesants taux de changeNissan redémarre en Europe grâce au succès du (faux) 4x4 Qashqai, avec son style baroudeur mais ses prestations de berline compacte. 200.000 ventes sont encore escomptées en 2010. Sur sa lancée, le groupe lance actuellement le ludique Juke dans un gabarit de citadine. 100.000 exemplaires sont prévus à Sunderland (en année pleine). En entrée de gamme, Nissan introduit une petite Micra à bas coût (mais pas à petit prix !) « made in India ». Un véhicule qui, sous des carrosseries diverses, a une vocation mondiale avec des fabrications en Thaïlande, en Chine et au Mexique.Les ventes européennes de Nissan sont aujourd'hui générées « à 80 % par des véhicules produits en Europe, 7 % à 8 % importés du Japon et autant d'Inde, 3 % à 4 % du Mexique et d'Afrique du Sud ». Emmanuel Delay reconnaît que les modèles importés du Japon souffrent des taux de change?: « Un Murano (4x4 de luxe) a vu la parité euro-yen baisser de 15 %. Même si on réalise un gain de 5 % en compétitivité, cela entraîne une baisse des marges de 10 %. » En revanche, les importations en provenance d'Inde sont une bonne affaire. Certes, elles « subissent des coûts logistiques supplémentaires. Mais ceux-ci ne contrebalancent pas une économie sur les coûts salariaux de 500 à 1.000 euros par voiture » par rapport à un modèle similaire fabriqué en Europe de l'Ouest.Alain-Gabriel Verdevoye