Quatre acteurs en première ligne

Par latribune.fr  |   |  673  mots
STRONG>Raymond Soubie, conseiller social de l'ÉlyséeNul n'en doute. La réforme des retraites de Nicolas Sarkozy porte, sur le fond et sur la forme, la marque de Raymond Soubie. Longtemps discret, le conseiller social du chef de l'Etat avait déjà dû endosser les habits de ministre du Travail à la place d'Eric Woerth empêtré dans l'affaire Bettencourt. La tension montant, Raymond Soubie est, en fin de semaine dernière, à nouveau sorti de sa réserve. Interview sur RTL, propos dans « Le Monde »... chacune de ses interventions a un double objectif : ramener les mobilisations à un rituel bien rodé et rappeler la détermination de l'exécutif sur le recul des bornes d'âge à 62 et 67 ans. Vendredi, sur RTL, Raymond Soubie s'est même permis de fixer un horizon pour la fin du conflit. « Je pense que fin octobre, ce sera quasiment joué », a avancé le fondateur d'Altedia, qui quittera l'Élysée dès que la réforme des retraites sera bouclée. A. L. François Chérèque, secrétaire général de la CFDTEn 2003, François Chérèque avait payé très cher son soutien à la réforme des retraites de François Fillon. Un piège qu'il s'emploie à éviter depuis la présentation officielle de la réforme au mois de juin. Pivot, avec la CGT, de l'intersyndicale, la centrale de Belleville a largement mobilisé ses militants lors de toutes les grandes manifestations de l'automne. De même en faisant valider par son congrès en juin le maintien de l'âge légal de départ à 60 ans, le leader de la CFDT a fermé la porte à toute approbation d'une réforme qui modifierait ce paramètre. Reste désormais à François Chérèque à se démarquer de son allié, mais néanmoins concurrent, de la CGT. Une fois la réforme passée, il lui faudra montrer à ses troupes que la contestation a un sens et permet d'obtenir des avancées. Le geste de l'exécutif sur les mères de famille devrait l'y aider... A. L. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGTDepuis qu'il a pris la tête de la centrale de Montreuil, Bernard Thibault a engagé la CGT sur le terrain de la « contestation responsable ». Une méthode que la CGT a défendue depuis le mois de juin contre la réforme des retraites au sein de l'intersyndicale. Mais ce changement de culture ne passe pas dans certaines fédérations (chimie, transports...) et dans plusieurs régions (Provence-Alpes-Côte d'Azur ou la métallurgie du Nord-Pas-de-Calais). Une partie de la base y doute de l'efficacité des journées de manifestation à répétition et souhaite des actions plus radicales. Sous leur impulsion, de nombreux préavis de grèves reconductibles à partir du 12 octobre ont été déposés. Bernard Thibault espère les convaincre qu'entamer un blocage du pays rendrait le conflit impopulaire. Les assemblées générales de mercredi diront s'il a été entendu... A. L. Martine aubry, Première secrétaire du PSBlessée à l'oeil et mise au repos forcé par les médecins depuis la fin de la semaine dernière, Martine Aubry n'avait pas besoin d'une nouvelle polémique au Parti socialiste sur la réforme des retraites. Mais pour le gouvernement, l'occasion était trop belle. Profitant de la publication par le Fonds monétaire international (FMI) d'un rapport indiquant que le recul de l'âge de départ à la retraite était préférable à une baisse des pensions, Éric Woerth a, jeudi au Sénat, dit « merci » à Dominique Strauss-Kahn, « de ne pas être au fond dans une posture idéologique et uniquement électoraliste et d'être un homme d'État responsable ». Aussitôt, la rue de Solférino a organisé la riposte, indiquant qu'on ne pouvait pas imputer à DSK un rapport du FMI. Mais le débat était déjà reparti, entre la tendance libérale et l'aile gauche du parti. Avec, en arbitre, Martine Aubry. A. L.