L'emploi, véritable point faible de Barack Obama

Par latribune.fr  |   |  456  mots
Le dernier rapport sur le marché de l'emploi avant les élections de mi-mandat, publié vendredi, n'aura pas apporté la bouffée d'oxygène tant attendue par l'administration américaine. Si le président Barack Obama a choisi de mettre en avant les créations d'emplois du secteur privé (64.000 en septembre), le marché dans son ensemble a détruit 95.000 postes. De quoi alimenter l'argumentaire de campagne des républicains : la politique interventionniste des démocrates est, selon eux, un échec. De quoi également interpeller la Réserve fédérale. A l'inverse de la Banque centrale européenne, elle a un double mandat, qui inclut la stimulation du marché du travail. Face à cette nouvelle détérioration, d'aucuns envisagent qu'elle interviendra, sous forme d'un assouplissement du crédit ou d'achats d'obligations du Trésor, dès sa prochaine réunion de politique monétaire, qui aura lieu en plein scrutin électoral.... Quant à Barack Obama, il enjoint les élus d'explorer de nouvelles pistes pour aider les autorités locales à maintenir les Américains au travail, au lieu de les licencier (voir ci-contre).Reste à savoir si tous ces remèdes ? encore à mettre en oeuvre ? réussiront à infléchir une tendance inédite outre-Atlantique, celle d'un chômage structurel élevé. Son taux serait passé de 5 % avant la crise à 6,75 % actuellement. Autant dire que la fameuse « job machine » américaine connaît de sérieux ratés. Non seulement la crise, sur fond de désindustrialisation et d'éclatement de la bulle immobilière, a détruit plus de postes que lors des précédentes récessions, et ce, dans quasiment tous les secteurs et tous les Etats, mais en outre, la reprise, de plus en plus molle, ne permet pas à l'immobilier ? traditionnelle locomotive d'un renouveau économique à base de créations d'emplois ? de se rétablir. Pis, cette fois-ci, le rêve américain du « home sweet home » se transforme en cauchemar : impossible de vendre son logement et de partir. Pour aller où, d'ailleurs, puisque la majorité des Etats sont touchés par la crise de l'emploi ?inadéquationOutre ce nouveau manque de mobilité, les chômeurs courent un danger supplémentaire : une inadéquation entre des qualifications obsolètes, puisque près de la moitié d'entre eux sont sans emploi depuis six mois, et de rares offres d'emploi. Le chômage structurel ne peut donc que croître.Pis, cette évolution contient en elle les germes d'une crise plus profonde : celle du modèle américain. Certes, les élus rallongent périodiquement les périodes d'allocations chômage. Mais dans une société où les inégalités sont déjà grandes, la perspective d'une mobilité sociale vers le bas seulement ne pourra être acceptée par la classe moyenne.