La grève des routiers semble moins certaine

Par latribune.fr  |   |  359  mots
transportLa menace d'une grève des transporteurs routiers le 13 décembre au soir planait un peu moins fort hier après-midi. Les organisations syndicales de salariés, qui hésitaient à revenir à la table des négociations, s'y sont finalement rendues. Les organisations patronales, qui jugeaient largement insuffisante la proposition de secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, d'alléger de 100 millions d'euros la taxe carbone, ont obtenu de nouvelles avancées. De fait, alléger la taxe carbone s'apparentait pour eux à une opération blanche, les transporteurs ayant le droit de répercuter sur les chargeurs le montant de ce nouvel impôt. En milieu de journée, alors que la situation semblait bloquée, le cabinet de Jean-Louis Borloo, ministre de l'Environnement, a reçu l'organisation patronale TLF avec d'autres cartes en main : une exonération supplémentaire des charges salariales sur les heures supplémentaires, équivalant à 100 millions d'euros. « Nous sommes jusque-là la seule corporation à ne bénéficier qu'à hauteur de 65 %, et pas de 100 %, de l'exonération sur les heures supplémentaires » explique à « La Tribune » Philippe Grillot, président de TLF. En passant à 100 % d'exonération, la profession pourrait récupérer annuellement 130 millions. « Nous sommes passés d'un faux cadeau à un vrai cadeau, que nous pourrons redonner aux salariés et qui représentera une hausse supplémentaire de 1 % des salaires », poursuit Philippe Grillot, qui a été réélu ce jeudi à l'unanimité à son poste pour deux ans. encore un gesteConcrètement, cette organisation syndicale pourrait du coup proposer des hausses de 2,5 % à 3,5 % des salaires et même de 4 % pour les conducteurs de la messagerie. On n'est pas loin du texte présenté par les médiateurs avec comme point de départ des négociations une revalorisation de 4 % pour les bas salaires et de 3 % pour les niveaux intermédiaires. « Nous pouvons faire encore un geste, pour nous rapprocher de la position des médiateurs », assure Philippe Grillot, qui se voulait ce jeudi « assez optimiste » quant à l'issue des négociations. Dominique Bussereau avait par ailleurs proposé mercredi de réunir des états généraux du transport début 2010, pour remettre à plat l'ensemble des problèmes du secteur.