François Fillon monte en première ligne

Par latribune.fr  |   |  466  mots
olitiqueMercredi soir, le Premier ministre avait le sourire. Malgré le peu d'affluence militante à l'inauguration du QG de campagne de Valérie Pécresse, tête de liste UMP en Île-de-France pour les régionales du mois de mars. Prenant la parole aux côtés de sa ministre de la Recherche, François Fillon a vite élargi son propos. Appliquant à la lettre la consigne de Nicolas Sarkozy, qui a demandé le 28 novembre à ses ministres et à son parti de mener une campagne nationale en vue de la conquête de quelques-unes des vingt régions dirigées par la gauche depuis 2004. La gauche, a lancé le chef du gouvernement, « va tenter d'instrumentaliser cette élection contre le président de la République et surtout contre les réformes ». « Nous devons assumer le bilan qui est le nôtre, le défendre avec fiert頻, a-t-il ajouté.Un ton nouveauUn peu plus tôt, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée, le Premier ministre avait ferraillé contre les députés socialistes, les accusant d'« allumer le feu » avec des polémiques. « Très souvent, ici, au banc du gouvernement, je reste silencieux en entendant les insultes qui fusent des bancs de l'opposition », avait souligné François Fillon.Mais le silence et la discrétion, signes distinctifs de François Fillon depuis son arrivée à Matignon il y a deux ans et demi, semblent de plus en plus appartenir au passé. En deux semaines, le Premier ministre a remplacé Nicolas Sarkozy dans deux débats houleux : au congrès des maires de France, où il a plaidé pour la réforme territoriale et la suppression de la taxe professionnelle, deux projets très contestés jusque dans la majorité, et à l'Institut Montaigne, où il a prononcé un discours apaisant sur l'identité nationale.François Fillon subit le contrecoup de cette exposition en pleine lumière puisqu'il recule désormais dans les sondages, au même rythme que Nicolas Sarkozy. Le chef du gouvernement reste toutefois une carte maîtresse pour le chef de l'État. Un sondage CSA pour La Chaîne Parlementaire, publié le 4 décembre, indiquait que François Fillon arrivait en tête des personnalités que les Français souhaitaient voir à Matignon après les régionales. Avec 18 % de votes, il devançait Christine Lagarde (14 %), Jean-Louis Borloo (13 %) et Michèle Alliot-Marie (9 %).Ces derniers mois, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont harmonisé leurs relations, qui s'étaient parfois tendues, tant l'Élysée apparaît comme le seul lieu de pouvoir et de décision. Pour nombre d'interlocuteurs du chef de l'État, ce dernier semble de moins en moins enclin à se séparer de son Premier ministre. « Il n'y a plus de couacs », se réjouit un responsable de l'UMP.