Thibault joue l'apaisement au congrès de la CGT

Par latribune.fr  |   |  386  mots
yndicatsBernard Thibault ne devrait pas cacher son soulagement lorsqu'il clôturera ce vendredi en milieu de journée le 49e congrès de la CGT à Nantes (Loire-Atlantique). Certes, sauf surprise de dernière minute, le leader de la centrale de Montreuil aura obtenu le feu vert pour un quatrième mandat de trois ans. Certes, une très large majorité de délégués aura approuvé son bilan et validé ses orientations futures. Mais la semaine a été rude?Alimentées par les opposants à la ligne réformiste, les tensions sont allées crescendo jusqu'en milieu de semaine. Interventions ponctuées de sifflets, mises en garde contre la « CFDTisation » de la CGT, lazzis, « l'ambiance était particulièrement pourrie mercredi », souligne un membre de la direction confédérale. À tel point que, craignant un dérapage, Bernard Thibault a dû se résoudre à annuler la venue, prévue jeudi, de son homologue de la CFDT. « La présence de François Chérèque allait servir de défouloir à un certain nombre de délégués », a souligné Bernard Thibault, tout en regrettant d'avoir dû prendre cette décision. Et en prenant soin de préciser qu'elle ne remettait en rien en cause le flirt poussé des deux organisations depuis plusieurs mois. Une tonalité similaire à celle du communiqué de la CFDT, qui juge ce « regrettable contretemps [?] symptomatique d'une persistance du sectarisme dans une partie du syndicalisme français ».reprendre la mainParadoxalement, cette péripétie a permis à Bernard Thibault de reprendre la main, jeudi, face à une opposition bruyante, mais très minoritaire. En intégrant les remarques des militants de base dans son futur projet, en incitant les nombreux délégués qui venaient pour la première fois au congrès à prendre la parole, les « pro-Thibault » ont réduit au silence les « anti ». Mais ce succès dans la dernière ligne droite cache mal les difficultés de la CGT à proposer du « concret » à ses adhérents. Dans son discours de clôture, ce vendredi, Bernard Thibault mettra en avant la défense de l'emploi, du pouvoir d'achat, des retraites et des services publics. Et proposera de participer, le 24 mars, à une euromanifestation à Bruxelles. Pas sûr que ces revendications et ce calendrier soient à la hauteur des attentes du terrain?. Agnès Laurent, à Nantes