Sancerre, l'émotion des cailloux

Par latribune.fr  |   |  270  mots
À l'image des très grands crus, le sancerre est connu dans le monde entier, et le piton sur lequel est installée la petite ville rivalise sans mal avec des appellations plus prestigieuses. Pourtant, l'appellation est plutôt restreinte avec 2.850 hectares, 20 millions de bouteilles par an, 14 communes et 350 vignerons. Après s'être imposé sur le marché parisien, ce cru est aujourd'hui exporté à plus de 50 % en Europe, mais aussi aux États-Unis. « Plus qu'une appellation, c'est une marque mondiale », se réjouit Catherine Corbeau-Mellot qui dirige l'important domaine Joseph Mellot où sa famille produit du vin depuis 1513. Mais l'histoire remonte bien plus loin avec de premières traces écrites au VIe siècle. Les pentes du piton et les douces collines ont toujours donné un vin de plaisir avec le cépage roi, le sauvignon blanc, ou le pinot noir avec ses parfums de fruits rouges et d'épices. « Il n'y a pas un, mais plusieurs vins, insiste Benoît Roumet, du Bureau interprofessionnel des vins du Centre, il n'y a pas un, mais des sancerres ». Car ce sauvignon protégé par une AOC depuis 1936 se développe sur 15 types de « cailloux » et de sols, qui tous donnent un vin différent et typé. Ce sancerre sera ainsi corsé s'il vient de terres argilo- calcaires, plus fruité et aromatique sur les caillottes, plus minéral et fruité s'il a vécu sur les silex. On passera d'arômes d'agrumes aux fleurs blanches, de senteurs de menthe, pin ou fruits blancs... Ce terroir de Sancerre démultiplie donc les plaisirs et les occasions de dégustation. Avec le chavignol. J.-J. T.