Taxe carbone  : Lagarde évoque « de légères injustices à la marge »

Par latribune.fr  |   |  401  mots
fiscalit髠Aucune taxe n'est parfaite », a reconnu hier Christine Lagarde sur Canal Plus. La ministre de l'Économie a même admis que, par conception, un tel système « ne va pas être égal pour tout le monde ». Du coup, « il va y avoir de légères injustices à la marge parce que certains vont devoir dépenser plus qu'ils ne recevront et d'autres vont en bénéficier car ils sont déjà vertueux ». Il y a « plein d'exemples » de foyers pour lesquels la réduction d'impôt prévue ? ou le chèque vert pour les non-imposables ? (cf. montants ci-contre) ne couvrira pas la taxe, estime la ministre.Et d'en citer un : « Un couple avec deux enfants en milieu rural, qui travaille en ville, se chauffe au fioul, pour lui, ça va être un peu plus compliqué et il va payer un peu plus en différentiel. »Les économistes confirment cette analyse. Nicolas Sarkozy n'a pas retenu l'idée encore défendue hier par Nicolas Hulot de réserver la compensation prévue par l'État, sous forme de crédit d'impôt, aux seuls ménages modestes. « Pour des raisons de simplicit頻, affirme un expert.Le système annoncé de ristourne forfaitaire ? distribuée quel que soit le revenu ? avantage tout de même les ménages modestes, selon les calculs de l'Ademe. Car, en moyenne, ils dépensent moins pour leur chauffage ? logements plus petits ? et parcourent moins de kilomètres en voiture. Du coup, les 30 % de ménages les moins aisés recevraient ? dans la plupart des cas ? un chèque de l'État supérieur aux taxes qu'ils paieront sur leurs consommations d'énergie. Un gain toutefois limité à quelques euros. Mais il ne s'agit là que de moyennes, comme on le reconnaît à l'Ademe. Ainsi que le souligne l'économiste Guillaume Allègre (OFCE), « le fait d'habiter en zone rurale peut avoir plus d'impact que le facteur revenu » qui détermine un moindre niveau de consommation, et donc un montant de taxe inférieur.Le différentiel prévu entre un couple avec deux enfants en ville et le même en zone rurale (précisément, hors périmètre de transports urbains, soit 46 % des Français) est limité à 30 euros par an. Cela représente-t-il vraiment l'écart de taxation entre urbains et ruraux ? Les parlementaires ne manqueront pas d'en débattre. I. B.