Deutsche Bank va lever 9,8 milliards d'euros

Deutsche Bank a mis les choses au clair ce dimanche. Anticipant de quelques heures à peine le communiqué en provenance de Bâle dans l'après-midi, la banque allemande a effectivement officialisé le lancement d'une augmentation de capital de 9,8 milliards d'euros (au prix unitaire 31,80 euros pour un dernier coté de... 47,76 euros), soit la deuxième plus importante opération de l'histoire du marché allemand après l'introduction en Bourse de Deutsche Telekom voici dix ans. Opération qui n'étonne pourtant pas vraiment les spécialistes, l'établissement étant l'un des rares en Europe à avoir traversé la crise sans faire appel ni au marché, ni à l'État. Groupe fragilePourquoi cette levée de fonds ? D'abord pour s'ôter du pied l'épine Postbank. La direction du groupe allemand a confirmé dimanche vouloir lancer une OPA sur cet établissement dont il détient déjà 29,75 % du capital depuis 2008, la Deutsche bank souhaitant disposer d'un modèle plus équilibré et moins dépendant de la banque d'investissement. Le prix sera compris entre 24 et 25 euros l'unité pour un montant total de 2,4 milliards d'euros. Une aubaine pour la banque car celle-ci disposait d'une obligation convertible sur Postbank lui assurant en février 2012 les 27,4 % encore aux mains de la Deustche Post. Mais cet accord avait été signé dix jours avant la faillite de Lehman Brothers et le prix de conversion, donc de l'offre qui devait suivre était fixé à... 45 euros par titre. D'où l'idée de lancer rapidement une OPA pour éviter de payer le prix fort. L'essentiel de l'augmentation de capital envisagée doit surtout servir à renforcer les fonds propres du groupe. Car Postbank est une société fragile qui a réussi de peu l'épreuve des tests de résistance de juillet avec un ratio de 6,6 %. On évalue également à 6 milliards d'euros le total des actifs illiquides qui dorment dans son bilan. Même si ce dernier ne représente, à 226 milliards d'euros, que 14 % du bilan de la Deutsche Bank, il faudra beaucoup d'argent à Josef Ackermann, patron de Deutsche Bank, pour maintenir son ratio Tier One au-dessus de 10 % comme promis. D'autant que pour beaucoup d'analystes la situation bilantielle de la Deutsche Bank, malgré un ratio Tier One de 11,3 % au 30 juin, est fragile. Romaric Godin, à Francfort
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