Les tarifs de la réassurance soumis à une pression baissière

Toute bonne nouvelle a son revers. Les réassureurs ont tout lieu de se réjouir de leur bonne santé technique et financière mais ils vont avoir du mal à résister aux demandes de baisses des tarifs de la part des compagnies d'assurances et de leurs courtiers. Or les négociations sur le renouvellement des traités de réassurance pour l'année prochaine débutent ces jours-ci lors des « Rendez-Vous de septembre », la conférence mondiale qui réunit tous les ans à Monte-Carlo plus de 2.500 professionnels de 80 pays. « La surcapacité en réassurance est significative », observe Daniel Fortuit, président du comité réassurance à la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA). Cette situation s'explique par les bons résultats des réassureurs en 2009 et par l'émergence de nouveaux acteurs en Suisse comme Amlin Re et Catlin, aux Bermudes comme Gerova Financial Group ou en Irlande. Lourde factureLa hausse du dollar et le redémarrage de la titrisation (obligations catastrophes ou « cat bonds ») qui « devrait en 2010 approcher son niveau de 2007, qui était le plus haut historique », selon Daniel Fortuit, ne font qu'apporter de la capacité supplémentaire. Cette abondance d'offre « pèse sur les prix », souligne Michel Hideux, directeur général Aon Benfield, courtier spécialisé en réassurance. La facture des catastrophes au cours des six premiers mois a néanmoins été lourde : tempête Xynthia en Europe, plate-forme pétrolière « Deepwater Horizon » et tremblement de terre au Chili. Le montant des dommages de cette période représente le double du montant moyen des premiers semestres de ces dix dernières années, selon l'agence Fitch. « Les évènements climatiques du premier semestre 2010 sont significatifs pour le marché mais ils ont peu touché les programmes de réassurance en France », nuance cependant Daniel Fortuit. Si bien qu'à part quelques cas particuliers, « la tendance tarifaire est à la baisse pour la réassurance des évènements catastrophiques », confirme le courtier Michel Hideux. Et même si la saison des ouragans en Amérique du Nord, qui débute tout juste, s'avérait violente, « cela n'aura pas forcément de conséquences pour les capacités en Europe », ajoute-t-il. Reste que face aux évènements climatiques, les assureurs cherchent de nouvelles couvertures. Le courtier Aon Benfield a déjà conçu des solutions adaptées mais « la question est de savoir si les réassureurs vont proposer des prix acceptables », indique Michel Hideux.
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