L'espagnole Santander fait ses premiers pas en Europe de l'Est avec la polonaise Zachodni

L'appétit de Santander est insatiable. La première banque espagnole vient de souffler à BNP Paribas l'acquisition auprès de Allied Irish Bank (AIB) de 70 % de Zachodni, troisième banque polonaise. Et dont la capitalisation boursière la valorise 3,6 milliards d'euros. AIB recevra 2,9 milliards d'euros grâce à l'opération qui se fera courant 2011 via une offre publique d'achat de Santander sur 100 % du capital de Zachodni. L'acquisition de Zachodni illustre le débarquement du géant espagnol sur un nouveau terrain de jeu, plein de promesses. La Pologne est en effet le seul pays d'Europe de l'Est actuellement en phase de croissance. En outre, Zachodni appartenant initialement à des Irlandais, elle est déjà gérée à « l'occidentale », ce qui signifie autant d'efforts d'adaptation en moins pour Santander. Mais cette arrivée en Pologne permet surtout à Santander de diversifier son exposition géographique. Jusqu'à présent, la banque a concentré ses efforts sur deux zones : l'Amérique latine, qui représente désormais 37 % de ses résultats, grâce notamment à l'essor du Brésil, et le Royaume-Uni où elle est présente depuis 2003 faisant preuve de boulimie depuis le début de la crise financière. Toutefois, l'espagnole s'intéresse aussi de plus en plus aux Etats-Unis. Elle a d'ailleurs mis la main sur Sovereign en 2008 et veut prendre de l'ampleur en matière de crédit à la consommation. Elle a ainsi acquis un portefeuille de crédits automobiles auprès de Citigroup d'une valeur de 3,2 milliards de dollars en juin. Cette stratégie s'avère payante puisque ses activités à l'international permettent Santander de limiter les effets de la crise espagnole sur ses comptes. Au premier semestre, la banque a enregistré un bénéfice net de 4,4 milliards d'euros, en recul de 1,6 %. Reste que la politique agressive de Santander coûte cher. Les premiers pas en Europe de l'Est de la banque présidée par Emilio Botín lui coûteront 40 points de base de capital « dur », qui viennent s'ajouter à ceux de sa dernière opération, l'achat en août de 318 agences de Royal Bank of Scotland au Royaume-Uni pour 1,9 milliard d'euros. « La capacité organique de création de capital va permettre de compenser au cours des prochains exercices la consommation de capital qui résulte de ces opérations », estime cependant Nuria Álvarez, chez Renta 4. Par ailleurs, la banque affirme dans un communiqué que l'opération profitera dès la première année au bénéfice par action.Stratégie logiqueDépenser près de 4 milliards d'euros pour Zachodni (dont les fonds propres en pèsent la moitié) est dans la lignée de la politique d'acquisition particulièrement agressive menée par Santander cette année. Grâce à des offres attractives, elle a pu « moucher » ses compétiteurs. Une stratégie logique selon Nuria Álvarez : « Le panorama macroéconomique s'améliore mais les prix n'ont pas encore retrouvé leur niveau d'avant la crise. Santander en profite », commente l'analyste. En 2010, outre l'opération polonaise et l'acquisition d'une partie du réseau de RBS, Santander a acquis, entre autres, 24,9 % de sa filiale au Mexique pour 2,1 milliards d'euros et les activités de banque de détail en Allemagne du suédois SEB pour 555 millions d'euros.La Pologne est le seul pays d'Europe de l'Est actuellement en phase de croissance.
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