L'or : le grand gagnant de la crise

Avec un revenu par habitant de 1.400 dollars, le Bangladesh ne semblait pas le candidat idéal pour soutenir les finances du Fonds monétaire international. C'est pourtant ce petit pays qui a payé 403 millions de dollars au FMI jeudi, contre 10 tonnes d'or, dans le cadre du plan de cession de 400 tonnes annoncé il y a un an par l'organisation. Comme l'Inde, le Sri Lanka et l'île Maurice, qui en ont déjà acquis, le Bangladesh cherche à diversifier ses réserves. Le dollar est instable, et depuis que des interrogations pèsent sur certains États de la zone euro, la monnaie européenne n'est pas une panacée non plus. Reste l'or, devenu refuge ultime malgré un défaut majeur pour un investissement : il ne procure aucun rendement. C'est même le contraire, puisqu'il faut financer la conservation de son or dans un coffre-fort.Pourtant, le métal brille : l'once d'or est tout proche de son plus-haut inscrit en juin dernier, soit 1.266 dollars pour une petite once de 28 grammes. Le métal étincelle d'autant plus que les autres classes d'actifs flanchent : manque de croissance et crainte d'inflation pénalisent actions et obligations, et soutiennent le métal doré.Depuis 1987, l'once d'or affiche un parcours apparemment séduisant : partie de 400 dollars, elle a baissé jusqu'en 1999 avant de commencer son ascension lors de la bulle Internet. En dix ans, ses cours ont été multipliés par 5. « Les dernières années sont une consécration pour l'or, certes ; mais c'est aussi une anomalie sur longue période », assure un expert. La matière première a fortement grimpé avec toutes les matières premières entre 2005 et 2008. Et, depuis 2009, elle a continué son envol en jouant les bunkers pour investisseurs inquiets des perspectives de croissance.Pourtant, l'once reste loin de son plus-haut historique, contrairement aux autres matières premières. Si l'on corrige son prix de l'inflation, l'once valait l'équivalent de 2.000 dollars au début des années 1980, soit 800 dollars de plus qu'aujourd'hui. Un niveau à partir duquel la question de la bulle devrait être posée, selon les experts en matières premières de la Deutsche Bank. Ce qui laisse encore une marge de hausse au lingot.Par Aline Robert
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