« Les actionnaires familiaux d'Etam ne veulent pas en sortir »

Quel bilan tirez-vous de l'opération de rachat d'actions menée en juin sur 26,3 % du capital d'Etam ?J'en tire un bilan très positif. L'offre a été souscrite à 99,3 %. Cela veut bien dire que le prix de 35 euros proposé était le bon, notamment pour les investisseurs qui souhaitaient sortir du capital d'Etam Développementppement. Cette Opra est une réussite. Pour certains analystes, toutefois, le prix proposé n'était pas idoine. Beaucoup spéculent sur votre projet de sortir de la Bourse. Qu'en est-il ?Seul CMC-CIC a fait cette analyse. Il y a toujours des détracteurs au prix proposé. Et notre stratégie n'est pas de sortir de la Bourse. Il y a toujours eu peu de mouvements sur le titre. Et la sortie des fonds qui détenaient 3 à 4 % du capital risquait d'influer à la baisse sur le cours. Nous avions cette opportunité, car notre endettement était inférieur à 90 millions d'euros. Il nous fallait retrouver une certaine liberté, notamment pour nos chantiers en Europe. Le groupe doit y mener un travail de fond. Or, ce travail n'apportera pas immédiatement du résultat. Grâce à cette Opra, les familles Tarica et Milchior sont remontées au capital. Envisagent-elles de vendre ?Pas du tout. Pour preuve : elles n'ont pas apporté leurs titres à l'Opra. Les Tarica et Milchior sont passées de 53 % du capital à 68 %. Elles n'ont pas vocation à en sortir. Etam est un groupe familial depuis 1906. Nous tenons à notre autonomie financière. Dans la foulée, vous avez dévoilé investir 70 millions dans la relance d'Etam. Comment allez-vous les financer ?Nous disposons de 245 millions d'euros de lignes de crédit depuis juillet 2009. Et nous avons pris une ligne de crédit de 50 millions supplémentaires pour l'Opra. Ces 70 millions seront financés par ces lignes. Notre ratio d'endettement atteint 63 % au 30 juin (contre 31,1 % en 2009).Comment allez-vous mener la relance d'Etam en Europe ?Etam est notre grosse difficulté en Europe. Elle a perdu 5,4 % de chiffre d'affaires à périmètre et taux de change constants au premier semestre. Et l'enseigne 123 est en recul de 5,2 %. Sa situation s'améliore. D'autant qu'elle est maintenant dirigée par Françoise Clément, ancienne de chez Système U et Carrefour. Nadine Caux, ancienne consultante, dirige, elle, Etam. Toutes deux sont des spécialistes des achats. Car, selon moi, tant que les services achats d'une enseigne réussissent, elle peut ouvrir des magasins et se développer. Sinon, rien ne va plus. Il nous faut améliorer notre vitesse d'approvisionnement. Par quels procédés ?Notre approvisionnement est à 60 % asiatique. Le reste vient d'Europe de l'Est et du Bassin méditerranéen. Les cours du dollar et du pétrole plaident pour un sourcing proche. Il nous faut produire en quatre à six semaines de délai, contre trois mois actuellement. Nous avons travaillé avec le cabinet PRTM pour planifier notre production. 123 va proposer davantage de produits d'entrée de gamme. Et Etam doit retrouver une appétence, avec moins de mode basique, se « fashioniser » en quelque sorte. Bercy réunit mardi une table ronde sur les soldes flottants et la date de démarrage des soldes d'été. Qu'en pensez-vous ? Les soldes flottants ont eu un effet très négatif. Ils ont brûlé « l'effet soldes ». Cette législation est typique du système à la française ! Il existe des règles, ou non... Et le « quand vous voulez » favorise l'eau tiède. Cette loi complique le travail des distributeurs et trouble les consommateurs. En fait, je suis favorable à une dérégulation complète des soldes. Quant aux soldes d'été, contrairement à d'autres, je plaide pour un démarrage tardif. Cela laisse aux consommateurs le temps d'acheter des articles dits de plein été.Laurent Milchior, cogérant d'Etam Développementppement
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