Les acheteurs ont gagné leurs galons pendant la crise

Pour les services achats, la crise a agi comme un accélérateur sinon comme un révélateur. « Grandissante depuis plusieurs années, la fonction achats a accru son périmètre depuis 2009, elle a gagné en maturité et en prestige », analyse Danielle Tuarze, vice-présidente de CSC, en charge des marchés industrie et services non financiers pour l'Europe de l'Ouest et du Sud, qui publie le deuxième Baromètre Achats, en partenariat avec « La Tribune » et TNS Sofres.Bien sûr depuis 2008, les entreprises demandent toujours à leurs services achats de jouer les « cost killers ». Mais la violence de la crise a été telle que ces services ont dû faire évoluer leur fonction, sous peine de voir disparaître leurs fournisseurs stratégiques, étranglés voire au bord de la faillite. De chasseurs de coûts, simples négociateurs, ils sont « devenus partenaires des fournisseurs, pour bâtir avec eux les solutions les plus à même d'optimiser les coûts, voire d'entreprendre des co-innovations et des codéveloppements ». Un rapprochement qui a, ce faisant, permis aux services achats d'apporter une contribution essentielle à la « flexibilité et à l'agilit頻 dont les entreprises ont dû faire preuve pour surmonter la crise, remarque la vice-présidente de ce groupe qui figure parmi les leaders mondiaux dans le conseil, l'intégration de solutions et de systèmes d'information et l'externalisation.Orienter choix et solutionsLes directions générales ont donc davantage associé en amont la fonction achats à leur stratégie industrielle. Ce qui leur permet d'intervenir pour orienter les choix et les solutions, tant au niveau des fournisseurs que des « clients internes ». Cette influence accrue a au moins trois conséquences?: une plus grande professionnalisation de la fonction qui attire à présent des profils plus élevés?; une reconnaissance financière (« incentive ») des acheteurs liés aux performances?; un équipement informatique bien plus important pour optimiser les flux (reporting, benchmark, gestion des référentiels, suivi de la qualité, etc.) et pour centraliser et massifier les achats, afin de tenir les prix. « En effet, les fondamentaux sont toujours l࠻, rappelle Danielle Tuarze.C'est ainsi que les services achats s'équipent de plus en plus de logiciels collaboratifs, aujourd'hui indispensables pour accompagner leur recentrage sur des missions à plus forte valeur ajoutée, comme la négociation des contrats stratégiques, la mise en place de centres de compétences, les rachats ou le soutien de fournisseurs, etc. Dans certaines entreprises, on observe même une externalisation des achats non critiques, afin de mieux concentrer en interne, comme par exemple chez Accor, la vraie valeur ajoutée du service achats.Jean-Louis Alcaïde
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