Le gouvernement ne plie pas sur les retraites malgré les critiques

Le vote vendredi soir par l'Assemblée nationale du recul de l'âge légal du départ à la retraitre de 60 à 62 ans, clé de voûte de la réforme des retraites, a marqué une étape décisive, appuyant ainsi la détermination du gouvernement Fillon. Le Premier ministre, droit dans ses bottes, a d'ailleurs profité samedi de son déplacement dans les Bouches-du-Rhône pour réaffirmer qu'il maintient le cap, tout en jugeant cette réforme « raisonnable ». Et il se voit encore conforté par la publication opportune de deux sondages qui lui sont très favorables : 55 % des Français (86 % chez les sympathisants UMP) souhaitent son maintien à Matignon, selon le sondage Ifop paru dimanche dans le JDD ; et 44 % se disent satifaits de son action, contre 39 % le mois dernier, selon le baromètre Opinionway publié ce lundi dans le quotidien « Metro » (Nicolas Sarkozy gagne lui 4 points à 34 %). De quoi inciter le gouvernement à maintenir la barre, d'autant qu'« il n'y a pas d'alternative à l'allongement de l'âge légal de départ à la retraite », a insisté dimanche, sur Europe 1, le ministre du Travail, Eric Woerth.Pour autant, l'opposition ne baisse pas les bras. Dans le sillage de Ségolène Royal, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a réaffirmé samedi à Lille l'engagement de son parti de rabaisser l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans en cas de victoire à la présidentielle de 2012. De leur côté, les syndicats ne se satisfont pas des aménagements annoncés par le chef de l'Etat mercredi dernier sur la prise en compte de la pénibilité, le dispositif carrières longues et les parents fonctionnaires de trois enfants ayant 15 ans de service. Encouragés par le succès de la mobilisation du 7 septembre, ils ont appelé à une nouvelle journée d'action le 23 septembre et espèrent « faire bouger les lignes », même si cette journée interviendra après le vote du projet de loi, le 15 septembre. De fait, le recul de la limite d'âge passe mal dans l'opinion. Selon un sondage Ifop pour « Dimanche Ouest France » : 57 % des Français sont contre (62 % des moins de 35 ans) et 68 % le considèrent comme « injuste ».Un malaise palpableAu sein même de la majorité, le malaise est palpable. Le report de 65 à 67 ans de l'âge de départ à taux plein (sans décote), voté également vendredi, est critiqué jusque dans les rangs de l'UMP. L'amendement de François Bayrou (Modem) visant à l'annuler n'a été rejeté que de justesse, de nombreux députés jugeant cette mesure discriminatoire pour les salariés aux carrières discontinues, à commencer par les femmes, déjà pénalisées par des salaires et temps de travail inférieurs (lire « La Tribune » du 7 septembre). L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a aussi préconisé dimanche sur Canal Plus de revenir sur le recul de ce seuil. Ce malaise à droite pourrait augurer, comme l'a averti le député PS Jean-Christophe Cambadélis, que «  la contestation sera plus forte au Sénat ».
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