Les autres négociations sociales avancent au ralenti

Divergences de vues sur les retraites ou pas, les partenaires sociaux sont capables de discuter sur d'autres dossiers. Tel est le message qu'ont tenu à envoyer syndicats et patronat vendredi. Pour la première fois depuis l'été, ils se sont, en effet, retrouvés au siège du Medef pour poursuivre leur « délibération sociale » ? cette prénégociation chère à Laurence Parisot ? sur l'évolution du rôle des institutions représentatives du personnel (IRP). Ils devraient prochainement s'engager dans des négociations en bonne et due forme. Le 28 septembre, syndicats et patronat se réuniront à nouveau, cette fois sur la modernisation du paritarisme, puis reprendront le 12 octobre sur les IRP avant de plancher, probablement à la mi-novembre, sur « la politique économique et industrielle ». DéfrichageMalgré ce calendrier chargé, les discussions ne devraient cependant avancer qu'au ralenti. Certes, au cours de ces derniers mois, un gros travail de défrichage pour parvenir à un état des lieux commun a été accompli. Mais le contexte n'est guère propice à l'obtention d'un compromis. « Les retraites rendent secondaires les autres dossiers. Nous sommes dans une période ?coup de froid?, dans une conjoncture qui n'est pas favorable aux négociations », souligne Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du travail (IST). « Le passage à la phase de négociation est difficile. Avant l'été, les syndicats avaient été échaudés par le blocage du Medef et de la CGPME sur le dialogue social dans les très petites entreprises (TPE). Cette fois, c'est le contexte général qui risque de jouer », confirme un haut responsable patronal. D'ici à l'épilogue de la réforme des retraites, les dossiers ne devraient donc pas beaucoup progresser. Et même si elles reprennent au milieu de l'automne, les négociations s'annoncent ardues. En effet, l'ensemble du camp patronal ne partage pas les mêmes objectifs, tout particulièrement sur l'évolution du paritarisme. Un blocage pour cause de divergence au sein même du Medef n'est donc pas à exclure. D'autant que, très vite, les partenaires sociaux vont être obligés de se pencher sur les retraites complémentaires ? avant le 31 décembre ? et sur la convention d'assurance chômage ? avant la fin mars 2011. Deux dossiers lourds et complexes qui risquent fort de rejeter une nouvelle fois au second plan les discussions actuellement en cours. Agnès Laurent
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