Lula défend sa politique des grands travaux

C'est la tenue préférée des candidats à l'élection présidentielle du 3 octobre : dans tous les spots de campagne, ils apparaissent en bleu de travail, coiffés d'un casque de chantier et d'épaisses lunettes de protection. Derrière eux, des ouvriers s'activent pour donner jour à un barrage, une autoroute, une nouvelle ligne de train. De gauche comme de droite, les politiques serinent la même promesse  : construire toujours plus pour installer la croissance au-dessus des 5 %, sans inflation. Car dans tous les secteurs, c'est la pauvreté des infrastructures qui menace le dynamisme. Ainsi, l'agrobusiness, qui affichera cette année une récolte record, déplore les limitations induites par la pauvreté des voies d'acheminement, route, train, ou voies fluviales. Le Brésil est devenu le premier exportateur mondial de boeuf, poulet, sucre, et du complexe du soja. C'est aussi l'un des seuls pays disposant encore d'un potentiel agricole avec 96 millions d'hectares de terres cultivables disponibles, sans toucher aux zones écologiquement sensibles. Mais la compétitivité des producteurs est grevée, par exemple par les coûts de transport. L'Association nationale des exportateurs de céréales calcule qu'ils ont explosé de 147  % entre 2003 et 2009. Acheminer une tonne de soja du centre-ouest (35 % de la production de grains) vers les ports du sud peut coûter jusqu'à 230 reals, quatre fois plus qu'aux États-Unis. « Récupérer le temps perdu »L'arrivée des marchandises aux côtes ne résout rien : les ports, débordés, trop concentrés dans le sud du pays, imposent de longs délais d'attente. Le complexe agro-industriel perd tous les ans 3 millions de tonnes de grains. « Le Brésil veut récupérer le temps perdu », assure le ministre des Transports Paulo Sérgio Passos. Le second mandat de Lula a été dominé par le Programme d'accélération de croissance, le PAC, avec l'injection de 262 milliards d'euros entre 2007 et 2010, ciblés sur l'amélioration des transports, électricité, télécommunications et évacuation des eaux usées. Et Lula a annoncé un « PAC 2 » qui double pratiquement la mise entre 2011 et 2014.
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