Les entreprises brésiliennes boudent la France

« Nous mettrons tout en oeuvre pour faciliter votre accueil. La France vous attend ! » Le président de l'Agence française des investissements internationaux (Afii), David Appia n'a cessé de repêter ce message à l'occasion d'un déplacement au Brésil, destiné à encourager les milieux d'affaires locaux à « corriger un déséquilibre » : « alors que 430 sociétés françaises sont présentes au Brésil, 30 entreprises brésiliennes sont installées en France, c'est insuffisant au regard de la croissance de ce pays », regrette le responsable français.Sur 215 entreprises originaires des Bric implantées en France, 100 proviennent de Chine, 69 d'Inde et 16 sont russes. L'Afii, qui a ouvert un bureau à Sao Paulo en juillet, mène une campagne médiatique mettant en scène le patron du groupe aéronautique Embraer et celui du spécialiste des cosmétiques Natura. Les deux dirigeants brésiliens y vantent l'attractivité de l'Hexagone.travailler l'image de la France« Les entreprises brésiliennes vont finir par nous surprendre mais il faut travailler l'image de la France », juge Patrick Sabatier, directeur des relations institutionnelles de L'Oréalcute;al en Amérique latine. « La France est bonne pour notre notoriété internationale », assure Mariana Rosalem, porte-parole de Natura.« La situation peut vite évoluer car les fonds de pension brésiliens viennent d'être autorisés à investir 10 % de leurs actifs à l'étranger, contre 2 % précédemment », prévient François Dossa, responsable de l'Amérique latine de la Société Généralecute; Générale. Mais, « comme 30 millions de personnes ont été extirpées de la pauvreté en quelques années et que la demande intérieure est robuste, les sociétés ont tendance à se concentrer sur le marché domestique », constate Maucir Fregonesi, avocat au cabinet Siqueira Castro.Le juriste estime néanmoins que les entreprises brésiliennes gagneront bientôt la France, « car c'est une bonne tête de pont pour l'Europe ». Grâce à la croissance, « les entreprises brésiliennes ont étoffé leur trésorerie et comme les taux d'intérêt sont bas en Europe, quand on voit une société intéressante, on se dit : pourquoi pas l'acheter ? », remarque Eudes de Orleans e Bragança, président du plasturgiste Vulcan. « Les Brésiliens investiront de plus en plus. Tout dépendra de la vitesse de récupération des économies industrialisées et de la croissance au Brésil », avertit ce patron. Éric Chalmet, envoyé spécial au Brésil.
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