La table du manager

On pensait avoir réussi à se débarrasser du Pub Renault et de l'Hippo Citroën, et voilà que Fiat nous refait le coup du concept du restaurant sur les Champs-Élysées avec la voiture qui tourne devant vous pendant que vous dînez.Evidemment, c'est un restaurant italien cette fois-ci. Version luxe à l'étage (Le Nolita, designé par l'architecte Wilmotte) et low-cost en bas sur la terrasse (La Terrazza). La carte en bas est très (très) basique avec, pour faire court, la trilogie italienne habituelle à Paris, tomates-mozza, melon-parme, carpaccio, ainsi qu'un choix de pizzettes et de paninis. Bref, cela peut dépanner s'il fait beau.Il suffit, en revanche, de deux petits étages et de quelques dizaines d'euros d'écart (carte à 60-70 euros) pour accéder à une grande cuisine italienne et une très belle carte des vins. Vittorio Beltramelli, ancien de Ducasse et Marchiesi, réinvente une cuisine simple, assez dépouillée, juste sophistiquée par les produits d'exception des différentes régions italiennes.La burrata avec les lamelles de cèpes crus et le pesto de roquette est sublime. Les tagliatelles de calamars, tomates fraîches et fleurs de câpres laissent un goût en bouche puissant, très brut et iodé. Une vraie création réussie qui fait oublier l'indigeste carbonara de calamars de chez Thoumieux.Les raviolis de lapin, artichaut poivrade et pistaches vertes, ou encore le cochon de lait cuit à basse température confirment la créativité du chef dans un registre paysan, régional et goûteux. L'Automne avec ses cèpes et ses truffes lui vont à merveille. Allez-y maintenant...Berline de luxeMême dédoublement chez Casa Bini avec l'ouverture à 20 mètres de la maison mère d'une « Oenostéria », un peu plus rock and roll et deux fois moins chère (carte à 30-40 euros). Le décor 1950, les appliques, le comptoir, les armoires réfrigérantes, les planches de bois, la burrata fondante, la mortadelle voluptueuse comme un édredon et une sélection de vins ébouriffante... tout est parfait ! L'ambiance y est douce comme un apéritif milanais.Si c'est complet (une quinzaine de couverts seulement), rejoignez la maison d'Anna Bini qui reste, depuis 1989, l'ambassade italienne de référence à Paris. Rien n'a bougé, ni le décor, ni l'ambition réussie d'offrir une cuisine généreuse et solaire qui ravit une clientèle chic de quinquas venus en voisins. La base line « Tutto Carpaccio » est respectée et l'on peut comme Jean-Pierre Bacri, explorer la douzaine de déclinaisons possibles ou préférer le reste de la carte qui sont autant de plats phares du répertoire. La maison est solide comme une berline de luxe, on n'est pas décoiffé mais tellement rassuré. ?sé[email protected] Bini, 36, rue Grégoire-?de-Tours, 75006 Paris. ?Tél. : 01.46.34.05.60Oenosteria,  40, rue Grégoire-?de-Tours 75006 Paris. ?Tél. : 01.77.15.94.13Nolita et La Terrazza, 2, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris. Tél. : 01.53.75.78.78.
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