Après avoir cédé à l'italien Forgital en mars 2009, le contrôle du groupe Forges et Mécanique de la Loire (FMDL) et la totalité des parts qu'il détenait, Richard Romagny a racheté un an plus tard, via son holding AIR (Alliance Industrielle Romagny), Loire Industrie, au même groupe italien. Cette société, fondée en 1971 par son père, Joannes Romagny, avait connu une chute brutale de son chiffre d'affaires de 17 millions d'euros en 2008 à environ 10 millions en 2010. Sa reprise a été précipitée par une grève survenue en décembre 2009 suite au projet de neuf licenciements, finalement abandonnés par les actionnaires italiens. Mais le conflit a fortement détérioré les relations sociales et déstabilisé la direction de l'entreprise ligérienne, spécialisée dans les brides de raccord et les pièces forgées pour l'industrie pétrolière, chimique, nucléaire et aéronautique.Réduire sa dépendancePour sortir la société de l'ornière, Richard Romagny a donc décidé d'investir 2,5 millions dans une nouvelle forge qui sera opérationnelle en octobre. L'entrepreneur cherche ainsi à desserrer sa dépendance vis-à-vis de son fournisseur qui n'est autre que... le groupe FMDL. Le nouvel équipement peut forger de petites pièces jusqu'à 2 tonnes. Pour l'installer sur le site de Saint-Chamond, la société a racheté le bâtiment des Forges du Lignon à Montverdun (Loire) qui lui sert désormais de local de stockage et d'atelier pour des traitements thermiques.« Cette forge permet de sauvegarder l'emploi et de redonner des perspectives positives aux 80 salariés de Loire Industrie », observe Richard Romagny qui prévoit de doubler le chiffre d'affaires de cette société dans les cinq ans, pour le porter à 20 millions d'euros. Les exportations devraient fortement croître, en particulier au Maghreb et en Europe (Angleterre, Italie, Pays-Bas), et représenter la moitié de ses activités à terme, au lieu de 15 % aujourd'hui.Avec son holding, AIR, l'entrepreneur ligérien avait racheté fin 2008 trois autres sociétés du groupe FMDL?: les Forges d'Albert (2,2 millions d'euros de chiffre d'affaires, 12 personnes) dans la Somme, Micro Mécanique Loire (400.000 euros de chiffre d'affaires) et le laboratoire A2MI à Fraisses (1,8 million de chiffre d'affaires, 16 personnes), dans la Loire également. Ce dernier est reconnu nationalement dans le domaine des essais de fatigue pour des pièces automobiles, aéronautiques et pétrochimiques.Vincent Charbonnier, à Saint-Étienne