Bâle III édulcoré,

Le soulagement était palpable sur les marchés après la publication des nouvelles règles prudentielles du Comité de Bâle. Lundi, les banques qui étaient considérées comme les plus vulnérables à un durcissement des exigences de fonds propres ont fortement rebondi. La Société Généralecute; Générale s'est adjugée 4,30 %, le Crédit Agricolegricole 5,75 % et Dexia 6,16 %. BNP Paribas a également profité de cet accueil très favorable des marchés, mais dans une moindre mesure, avec un gain de 2,08 %. Officiellement, les banques sont toujours inquiètes. La Fédération bancaire européenne (FBE) évoque les « conséquences sur le volume et le coût du crédit, et donc sur l'économie ». Selon elle, le triplement du ratio de fonds propres durs de 2 à 7 % obligera les banques à lever plusieurs centaines de milliards d'euros. Officieusement, elles sont plutôt satisfaites car elles redoutaient des règles beaucoup plus contraignantes. Le président de la Société Généralecute; Générale, Frédéric Oudéa a d'ailleurs déclaré que sa banque était en mesure de répondre aux nouvelles exigences de Bâle III grâce à sa seule « génération de capital organique ».Les banques ont le temps : jusqu'en 2015 pour porter leur core Tier One à 4,5% et jusqu'en 2019 pour constituer le «matelas de précaution» de 2,5%. Or les taux d'intérêt étant encore appelés à rester très bas pendant une période prolongée, leurs profits ont toutes les chances de rester confortables. En outre, depuis la dernière crise financière, les marchés « exigent » déjà des banques qu'elles affichent un niveau de fonds propres durs de 6-7 %. BNP Paribas, Natixis et la Société Généralecute; Générale affichent toutes des ratios «core Tier 1» supérieurs à 8 %. Celui du Crédit Agricolegricole dépasse les 9 % et Dexia est au-dessus de 11 %. appel aux marchésMême une fois les déductions potentielles déduites (telles qu'elles ont été décidées en juillet dernier par le comité de Bâle), les banques ne devraient pas être très éloignées des nouveaux standards. Leur mise en oeuvre extrêmement progressive leur permettra d'y arriver sans peine. Ce sont les établissements allemands et espagnols qui devraient le plus avoir besoin de faire appel aux marchés pour renforcer leur capital. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet a estimé que le renforcement des exigences de fonds propres n'affecterait pas la reprise mondiale mais qu'il était plutôt susceptible de renforcer les bases de l'économie. Même son de cloche à Bercy, où l'on souligne que « la décision du Comité de Bâle de mettre en oeuvre progressivement ces exigences ambitieuses permettra de préserver la capacité des banques à prêter à l'économie et de ne pas compromettre la reprise économique ». Les accords seront confirmés par les dirigeants des 20 premières économies mondiales (G20) les 11 et 12 novembre à Séoul, puis ils seront intégrés dans le corpus législatif européen à partir du premier trimestre 2011. Le Conseil de stabilité financière doit par ailleurs présenter en novembre des recommandations sur les moyens visant à répondre au problème du « too big to fail ».
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