La marée noire née de l'accident de la plate-forme Deepwater Horizon de BP aux Etats-Unis a donné une idée au réassureur allemand Munich Re. Il a proposé à l'occasion du « Rendez-Vous » mondial et annuel de la réassurance à Monte-Carlo de mettre en place une couverture des dommages provoqués par les plates-formes de forage pétrolier jusqu'à 20 milliards de dollars. Munich Re observe que les couvertures actuellement proposées en matière de responsabilité civile ne sont pas satisfaisantes. Elles sont en général limitées à 1 ou 1,5 milliard de dollars sur le marché international de l'assurance. Dans le cas de la plate-forme Deepwater Horizon, la couverture atteindrait 3 milliards de dollars. L'objectif est de fixer le montant de la garantie à 10 ou 20 milliards de dollars pour chaque forage. Scepticisme de Swiss ReTrois solutions sont envisagées par le leader mondial du secteur pour réunir l'ensemble de la capacité nécessaire : un consortium d'assureurs et de réassureurs pratiquant des prix et conditions uniformes ; ou la réassurance traditionnelle (placement en co-réassurance sur le marché) ; ou encore la création d'un pool intégrant les compagnies pétrolières qui paieraient leur participation en fonction de leurs parts de marché. Munich Ré pour sa part se dit prêt à apporter une capacité d'environ 2 milliards de dollars par plate-forme de forage. « Si les couvertures sont disponibles, les compagnies les achèteront car leur incapacité à payer les indemnisations peut les conduire à la faillite et la simple évocation de cette éventualité peut affecter leur cours de Bourse », explique Torsten Jeworreck, membre du directoire de Munich Re. Les réassureurs se montraient prudents lundi face à la proposition de Munich Re. Stefan Lippe, directeur général de Swiss Re n'a pas caché un certain scepticisme. Pour sa part, Hannover Re s'est dit prêt à soutenir l'initiative de Munich Re sous conditions.Une capacité suffisante à un prix acceptable suppose cependant, selon Munich Ré, qu'un très grand nombre de plates-formes soient assurées. Pour cette raison, il estime que cette assurance pourrait être rendue obligatoire aux Etats-Unis en imposant l'obtention d'une licence aux compagnies pétrolières et à leurs sous-traitants. En parallèle, les règles de sécurité et de gestion des risques devraient être renforcées ce qui permettrait de réduire le nombre d'accidents dans le futur. Ce projet permettrait de couvrir les conséquences des dégâts d'une marée noire pour les tiers, c'est-à-dire le coût du nettoyage des zones polluées, les dégâts occasionnés à l'environnement ainsi que les pertes d'exploitation. S. so.

latribune.fr

18 Sept 2010, 9:20

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