Les destructions de postes s'accélèrent dans la banque

Les apparences, on le sait, sont souvent trompeuses. Ainsi, dans le secteur bancaire, les établissements rivalisent d'annonces sur leurs plans de recrutement, affichant plusieurs milliers d'embauches par réseau. Mais les chiffres mis en avant dissimulent une baisse tendancielle de l'emploi, les recrutements restant inférieurs aux départs en retraite massifs de la génération du baby-boom. Les banques de l'Association française des banques (AFB) ont en effet supprimé 4.800 postes en 2009. La branche AFB, qui regroupe un peu plus de la moitié des employés du secteur, a ainsi vu son effectif total baisser de 2,3 % en 2009, à périmètre constant. Un chiffre qui témoigne d'une accélération des destructions de poste, puisque le recul de l'emploi n'était que de 1,5 % en 2008, et de 0,5 % en 2007. La tendance ne semble pas vouloir s'inverser, puisque, selon nos informations, les effectifs ont encore baissé de 0,4 % sur les trois premiers mois de l'année 2010. A titre de comparaison, l'Insee indique que les effectifs totaux du secteur « activités financières et d'assurance », qui comptait 827.000 salariés à fin 2009, ont progressé de 0,7 % par rapport à fin 2008.productivitéLa principale explication de cette baisse de l'emploi dans la banque tient aux programmes mis en oeuvre par les établissements pour doper leur productivité. À l'image de LCL, dont le « plan de compétitivité » s'est accompagné de la suppression de 3.600 postes sur trois ans, dont 1.000 en 2009, soit environ 5 % de l'effectif. Même constat à la Société Généralecute; Générale, où le plan « grand public » doit se solder par la suppression de 900 postes dans le réseau sur trois ans, dont 450 dès cette année. « L'an dernier, les banques nous ont expliqué que la crise les obligeait à faire des économies, mais aujourd'hui, elles continuent de supprimer des emplois alors qu'elles ont renoué avec les bénéfices », dénonce Sébastien Busiris. Pour le secrétaire de FO Banques, « ce sont encore les salariés des réseaux et des fonctions support qui vont servir de variable d'ajustement, avec des conditions de travail dégradées et des salaires qui stagnent ». Dans le détail, les réductions d'emplois ont en effet concerné les profils de « techniciens », notamment les conseillers en agence et les agents des « back-office », dont les effectifs ont baissé de 6,5 % en 2009. Cette évolution s'explique par le niveau général de recrutement qui n'a de cesse de croître ces dernières années. Résultat, ils sont désormais moins nombreux au sein de la branche que les cadres, dont les effectifs ont progressé de 2,1 % l'an dernier.
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