Statu quo en vue dans la bataille entre Boeing et Airbus à l'OMC

J-1. C'est mercredi que l'OMC devrait rendre son avis sur le dossier des subventions américaines à Boeing. Il s'agira du énième chapitre de la bataille que se livrent, depuis 2004, Airbus et son rival américain au sujet des aides publiques dont l'un et l'autre ont bénéficié dans le développement de leurs programmes aéronautiques respectifs. Le dernier épisode en date remonte à fin juin lorsque l'instance internationale avait déclaré « illégales » certaines aides à l'avionneur européen. Profitant de l'avantage d'être à l'origine de ce litige en ayant porté plainte le premier, Boeing criait alors victoire. C'était sans compter avec l'avis qui va être rendu mercredi.Car, pour Airbus, la décision de l'OMC devrait finalement déboucher sur un statu quo. « Airbus s'attend à ce que le dossier avance. Nous nous attendons à ce que l'OMC confirme que Boeing a bien reçu des milliards de subventions illégales. Avec désormais deux rapports sur la table, il y a l'opportunité d'une discussion plus équilibrée entre les deux parties, qui est la seule solution pour mettre un terme à cette destructrice et anachronique dispute », déclare en ce sens Maggie Bergsma, la porte-parole d'Airbus. Autrement dit, l'OMC devrait renvoyer dos à dos les deux géants mondiaux sur le sujet des aides publiques, et tous deux n'auront d'autre solution que de négocier. Si cette option a déjà été proposée par l'Union européenne, Boeing l'a toujours conditionnée à l'abandon préalable des avances remboursables.accord bilatéral en 1992Les deux groupes étaient pourtant déjà parvenus à un accord bilatéral en 1992 qui prévoyait que les aides publiques européennes ne pouvaient pas dépasser 33 % des coûts de l'avionneur européen, tandis que celles des États-Unis ne pouvaient aller au-delà de 4 % du chiffre d'affaires de Boeing. Malgré tout, ce dernier avait rouvert les hostilités en 2004, en dénonçant notamment les subventions pour l'A350 lancé dans la foulée de son 787.Reste que s'il a eu, en partie, gain de cause fin juin, l'avionneur américain pourrait à son tour souffrir des conclusions de l'OMC sur les 24 milliards de dollars de subventions (toutes confondues) sur la période courant de 1992 à 2005. Selon certaines sources, le gros de cette somme porte notamment sur 16 milliards de dollars d'aide en recherche et développement, dont une dizaine proviendraient directement de la Nasa.
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