Les PME se laissent séduire par la mutualisation

Par latribune.fr  |   |  387  mots
La mutualisation des achats gagne du terrain dans l'industrie et les entreprises de services. Et pour cause, cette pratique collective offre de multiples avantages, comme le souligne Laurent Bernazeau, conseiller en formation achat à la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Rochefort : « D'abord, des réductions sur les coûts d'achat, de l'ordre de 15 % à 50 % environ selon les produits. Ensuite, de meilleures conditions de règlement et de livraison. » En outre, à la différence de ce que peuvent proposer les centrales d'achats, la mutualisation se pratique sur une sélection de produits sélectionnés par les utilisateurs eux-mêmes.Selon une étude menée par le cabinet-conseil AFM Performance Booster et HEC, 25 % des pôles de compétitivité ont déjà mesuré l'intérêt de cette démarche. À commencer par Arves Industrie (décolletage et mécatronique), Pegase (aéronautique et spatial), Cosmetic Valley (agroressource et parfumerie cosmétique). Sans oublier EMC2 (Ensembles mécaniques et composites complexes). Lequel a mis en place, avec la chambre du commerce et de l'industrie (CCI) de Nantes-Saint-Nazaire, le programme d'action collective « Innov'Achat » : « Certaines entreprises ont pu obtenir 30 % au moins sur des fixations métalliques », explique Jean-Marc Roussel, le chef de projet. Ambitieuse, la CCI veut toucher les 300 entreprises régionales de la filière mécanique et matériaux sur trois ans. « Nous voulons donner un avantage concurrentiel à notre territoire. Et démontrer aux donneurs d'ordres que nos entreprises sous-traitantes savent travailler collectivement », argumente Michel Guérive, directeur technique des politiques pour l'enseignement et l'emploi de la CCI de Nantes-Saint-Nazaire. Laquelle réunit autour de ce thème des entreprises, des laboratoires de recherche et des écoles de formation.jardin secretCertes, ces pratiques ne sont pas nouvelles, comme le remarque Françoise Odolant, directrice associée au cabinet AFM PB qui cite l'exemple de Rhodia, Schneider Electric et Thomson qui confient depuis 2000 leurs achats hors production à KeyMRO devenue filiale d'IBM Services. Mais dans le sillage de ces grands industriels, les PME-PMI se laissent peu à peu séduire. Mais elles doivent d'abord surmonter certaines réticences. « Les achats, c'est un peu notre jardin secret. Nous n'avions pas l'habitude de partager nos fournisseurs et de communiquer nos prix d'achat », explique Mathieu Lopez, le responsable achat des Ateliers Normand qui a remporté cette année le Trophée des achats 2009. Éliane Kanpratique