L'Opep se voit jouer un rôle croissant dans l'économie mondiale

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) souffle ce mardi à Vienne, siège de l'organisation, ses cinquante bougies. Malgré des dissensions internes, l'Opep est devenue une organisation mûre affichant son souci de coopérer avec les pays consommateurs pour éviter des embardées trop violentes sur les prix. Les cours du baril de pétrole (159 litres) qui oscillent depuis le début de l'année autour des 70 dollars ont été qualifiés avant l'été de « presque parfait » par l'Arabie Saoudite, poids lourd du cartel. « Cet anniversaire vient couronner la volonté, la détermination et le succès durable de l'organisation (...) dans la protection des intérêts souverains de ses États membres », a résumé le secrétaire général Abdalla Salem el-Badri. Né le 14 septembre 1960 à Bagdad, à l'issue d'une rencontre entre cinq pays producteurs (Arabie Saoudite, Irak, Iran, Koweït et Venezuela), l'Opep s'inscrivait alors dans une dynamique d'émancipation des pays du Sud. Un demi-siècle plus tard, l'organisation compte douze membres qui assurent un peu plus de 41 % de la production mondiale de pétrole, selon British Petroleum. Le cartel a un peu perdu de sa superbe. En octobre 1973, en pleine guerre du Kippour, les pays membres arabes avaient provoqué le premier choc pétrolier en décrétant un embargo sur les exportations à destination des pays soutenant Israël. En quelques mois, les prix du brut quadruplaient. 77 % de réserves de pétroleLa réponse des pays riches ne s'est pas fait attendre : création du G5 (qui deviendra G7) en 1975, lancement de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), et enfin développement de nouvelles régions pétrolières en mer du Nord ou dans le golfe du Mexique. Semblant tirer les conséquences de la chute des cours à la fin des années 1990 ou plus récemment en 2008, les pays du Golfe, en tout premier lieu l'Arabie Saoudite, privilégient la stabilité des prix. D'autant que le pétrole conventionnel est concurrencé par des sources alternatives de brut, comme les sables bitumineux ou les huiles extra-lourdes. Shell développe également au Qatar une usine géante permettant de transformer du gaz en carburant liquide. Les pays membres de l'Opep, notamment les pays du Golfe, n'en resteront pas moins incontournables. Ils sont en effet assis sur 77 % des réserves prouvées de pétrole. L'histoire du pétrole se conjuguera avec celle de l'Opep pour encore quelques décennies (Lire page 27).
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