Hollande : moins de dépense publique, mais de la souplesse sur le déficit 2013

Par latribune.fr  |   |  523  mots
François Hollande a insisté à plusieurs reprises, pendant sa conférence de presse, sur le poids de la dépenses publique, qu\'il évalue à 57% du PIB. « C\'était 52% il y a cinq ans, bénéficions nous pour autant de meilleures prestations ? Il faut faire cette réforme de nos organisations, décentraliser, réaliser autant d\'économies que possible ». Même si le chef de l\'Etat n\'a rien annoncé de précis, son discours a évolué, sur ce point. Il ne s\'agit plus seulement de redresser les comptes. L\'objectif est de réduire des dépenses qui pèseraient sur l\'économie. La dépense publique devient un problème en tant que telle. Le chef de l\'Etat revendique sa diminution. Un discours que n\'aurait pas renié un François Fillon...60 milliards d\'euros de coupes dans les dépenses publiquesEt de rappeler les 50 milliards d\'économies prévues sur cinq ans par la programmation des finances publiques, auxquels s\'ajoutent désormais les 10 milliards de coupes, qui contribueront au financement du crédit d\'impôt annoncé le 6 novembre. Le chef de l\'Etat « assume » cet effort.Des réformes efficaces à termePour autant, cet effort de réforme ne peut porter ses fruits qu\'à terme. En attendant, il n\'est pas certain que le déficit public soit effectivement réduit de 4,5% du PIB en 2012 à 3% du PIB en 2013, compte tenu du contexte économique européen. Le chef de l\'Etat ne le formule pas ainsi, mais c\'est bien ce qu\'il a en tête : « je réaffirme l\'objectif de déficit à 3% » dit-il, tout en défendant la prévision de croissance du gouvernement (+0,8%). Mais c\'est pour ajouter immédiatement vouloir tabler « en même temps sur la volonté de croissance et la souplesse qui doivent être la marque de l\'Europe ».Le mot choisi, souplesse, veut tout dire : François Hollande redit qu\'il ne peut pas prendre l\'initiative d\'une révision de cet objectif de 3% pour la France -cela pourrait provoquer des tensions sur les marchés-, mais il veut croire que la commission européenne comme les partenaires européens de la France, l\'Allemagne au premier chef, n\'apprécieront pas de façon rigide le respect des 3%.Car, alors que les mauvaises conjoncturelles s\'accumulent -dont le fort recul de l\'emploi salarié en France au troisième trimestre-, la prévision gouvernementale semble de moins en moins crédible. La commission européenne table sur une croissance française de 0,4% en 2013 et un déficit atteignant 3,5% du PIB. Mais sans annoncer, pour autant, vouloir exiger de Paris des mesures supplémentaires de redressement des comptes. Du moins à court terme. François Hollande entend persuader l\'Europe que le rétablissement des comptes publics sera vraiment entrepris, même si l\'échéance de 2013 n\'est pas respectée. Le retour à l\'équilibre budgétaire d\'ici 2017, voilà ce qui compte aux yeux des européens, estime le chef de l\'Etat. Ce qui n\'est pas faux...