Le salon Paris Photo a ouvert ses portes mercredi au publi...

Par latribune.fr  |   |  566  mots
Paris, novembre 2008. Les passionnés de photographie se traînent vers le vernissage du salon Paris Photo, encore atterrés par l'édition précédente répétitive et inintéressante. Mais les portes du Carrousel du Louvre à peine franchies, c'est le choc. Le choix des galeries offre une rigueur inédite. Et, cette fois, le salon est sorti de ses frontières occidentales afin de dévoiler l'effervescence de la jeune scène nippone. Une révélation.C'est dans le même esprit que Guillaume Piens, l'artisan de cette réussite, a conçu l'édition qui ouvre jeudi ses portes. « Nous voulons continuer à défricher de nouveaux terrains », assure-t-il. Dans sa ligne de mire cette année, la scène arabe et iranienne. « La relation à la photo dans le monde arabe est bien plus ancienne qu'on ne croit », poursuit-il. Dès la naissance du médium en 1839, le Moyen-Orient s'est imposé comme un terrain de jeux pour les photographes occidentaux. Beaucoup se rendent en Égypte ou en Terre sainte, tel Gustave Le Gray (1820-1884) (Galerie Baudoin Lebon). Une fascination qui n'a jamais cessé. Le photographe de mode Horst P. Horst réalise entre 1949 et 1951 des photos de voyage en Iran (Bernheimer Fine Old Masters, Munich).Tandis que les Occidentaux se passionnent pour l'orientalisme, les Moyen-Orientaux, eux, embrassent la modernité comme le révèlent les fonds de la Fondation Arabe pour l'Image (FAI). Créée en 1997 à Beyrouth par une poignée d'artistes qui ont patiemment collecté quelque 300.000 images récupérées dans les albums de famille ou auprès de photographes professionnels, la FAI expose au salon 55 tirages. On y découvre un corpus hallucinant de portraits façon studio de cinéma, tels ceux de Van Leo réalisés au Caire à partir des années 1940 ou les images surréalistes de l'Irakien Hadi Abdel Saheb el Diwani. EffervescenceCette effervescence de la photographie arabe ne s'est jamais démentie. Elle continue aujourd'hui avec la nouvelle génération (voir notre sélection page 29). « Le Moyen-Orient est une zone traversée de tensions. Les gens ont donc beaucoup de choses à dire, souligne Piens. J'ai tenu à en montrer les lignes de fuite à travers des récits photographiques, des ?uvres plus intimistes, de la photo manipulée, pour donner à voir l'éclectisme de cette scène arabe et iranienne. » Alors, du Maroc aux confins de l'Iran, il s'en est allé visiter tous les centres d'art et toutes les galeries ? dont huit ont été retenues pour exposer dans la section dédiée aux artistes émergents.À y regarder de plus près, des thématiques se dégagent selon la région. « Les Maghrébins sont très concernés par les flux migratoires, analyse Piens. Les Libanais sont encore marqués par la guerre. Les Palestiniens sondent leur identité. En Égypte, il est beaucoup question de la condition urbaine. En Iran, allégories et métaphores sont de mise pour parler de la réalité sociale. » Collectionneurs et professionnels de la photo ne s'y sont pas trompés. Plus de 3.000 VIP se sont inscrits pour venir à Paris, conscients qu'ils trouveront là la scène du moment, représentée en Occident comme elle ne l'a encore jamais été auparavant. Yasmine YoussiCarrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli. Du 19 au 22?novembre. www.parisphoto.frParis fait la fête à la photo du monde arabe et pe